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Débat d’orientation constitutionnel : « L’initiative est noble, sauf que les priorités sont interverties » (Dr Édouard Zoutomou)

Lancé il y a quelques semaines, le débat d’orientation constitutionnel se poursuit à l’hémicycle, sous l’égide du Conseil National de la Transition (CNT). Des discussions à dimension nationale dont le but est de recueillir les avis et les propositions des différents acteurs sociopolitiques guinéens pour la rédaction de la nouvelle constitution.

Cette démarche de l’organe législatif de la transition est diversement appréciée au sein de l’opinion nationale. Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou, président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP), membre de l’ANAD et des Forces Vives de Guinée apprécie l’initiative mais pense que des questions profondes devraient d’abord être réglées au préalable.

« L’initiative est noble, elle est bonne, sauf que les priorités sont interverties. Ce que moi je pense, ce qu’au lieu de se rabattre directement sur la rédaction d’un texte constitutionnel, on devrait d’abord mettre l’accent sur ce que j’appelle le reformatage des esprits. Il faut qu’on apprenne aux Guinéens à respecter d’abord les textes, parce que le problème guinéen n’est pas un problème de constitution, c’est un problème d’Hommes. Ce sont les Hommes qui donnent de la valeur à un texte, donc à une constitution. Une constitution à elle seule ne peut pas s’imposer sans que des Hommes de valeur, des Hommes de vertus ne s’engagent à la faire respecter. Cela commence donc par le reformatage des esprits, le reformatage de la conception même de la chose publique », a-t-il martelé sur Espace FM dans la rubrique « Invité du journal ».

Pour arriver à ce reformatage d’esprit du guinéen, poursuit le président de l’UDRP, « il faut d’abord l’élément de temps. L’élément de temps ne se fait pas pendant une transition. Ce que, ce n’est pas maintenant qu’il faut s’attarder sur des questions qui prennent assez de temps et qui requièrent la participation de tout le monde sur une certaine durée. Je prends l’exemple sur la constitution des États Unis. Les États Unis ont pris leur indépendance en 1976. Le premier texte de constitution est arrivé en 1987, approuvé en 1988 et mis en application en 1989, soit 13 ans après. Et cela ne peut pas se faire au cours d’une transition, dont la durée est encore limitée. Il y a des questions profondes à mon avis qui doivent être d’abord résolues et qu’on apprenne aux Guinéens à respecter par une campagne de sensibilisation accrue pour que les uns et les autres comprennent qu’il ne s’agit pas simplement d’écrire une constitution, il faut encore que les Hommes apprennent à la faire respecter et la faire appliquer », a dit Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou.

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Pendant ce temps, ce débat d’orientation constitutionnel est boycotté par une frange importante des acteurs sociaux et politiques, notamment les grands partis politiques réunis au sein des Forces Vives de Guinée.

 

Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com

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