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Actes de « t0rtures » au lendemain du 28 septembre 2009 : ces révélations de Kaly Diallo qui accablent le colonel Tiegboro Camara

Alors que le procès des événements du 28 septembre 2009 n’a pas encore connu son épilogue, les révélations croustillantes accablant certains accusés ne cessent de surgir. Dans une récente sortie médiatique, Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme, est revenu sur les actes de ‘’tortures » qu’il aurait subis en compagnie de cinq autres personnes. Dans un récit, l’activiste a accusé le colonel Moussa Tiegboro Camara d’en être à la base.

D’entrée, Mamadou Kaly Diallo est revenu sur les circonstances dans lesquelles ils ont été arrêtés : « Colonel Tiegboro veut se montrer comme un officier républicain alors que ces tortures là, ce n’était pas de dire que ce sont ses éléments, ce sont ses instructions directes. C’est lui qui est venu nous arrêter là où nous observions la grève de la faim avec toutes les menaces qu’on allait périr en détention, avec des injures à connotation ethnique. Et c’est lui qui a ordonné de nous mettre dans le conteneur dans une nuit noire. Il vous en souviendra que c’est le 28 septembre 2009 et les jours suivants qu’il y a eu ces exactions qui ont été perpétrées, les ratissages ainsi de suite. Alors, nous nous étions de ceux qui avaient vu cette situation sociopolitique très délétère. Il y avait des opérations de ratissage, des arrestations arbitraires, la chasse à l’homme, la situation était très délicate. Tout le monde se demandait à quel saint se vouer, nous nous avions pris l’initiative d’entamer une grève de la faim pour amener les autorités à tous les niveaux à une certaine remise en cause pour qu’il ait une sorte de dialogue », a-t-il martelé avant de poursuivre :

« Nous avions entamé une grève de la faim de six jours, nous avions informé l’administration du territoire et puis nous sommes partis à la maison des jeunes de Dixinn port. Le premier jour, la nuit, aux environs de 00 heure, colonel Tiegboro avait conduit un contingent de deux pick-up, il est venu nous trouver là et nous réveiller de façon brutale, tabasser les gens, nous accuser de terrorisme, des gens qui avaient été financés par Cellou Dalein, des injures à connotation vraiment dangereuse. Il nous a conduits au camp, département anti drogue. Certains furent bastonnés, en nous accusant de terrorisme avec toutes les menaces du monde que nous allions périr en prison. Au département anti drogue, nous avons réitéré que nous étions en grève de la faim, avec beaucoup de menaces, de séquestration et autres. Il nous a obligés de mettre fin à cette grève de la faim en disant que chacun de nous choisissait entre prendre un pain avec une boîte de corn bœuf et 100 coups. Finalement, on était obligés d’accepter de prendre le pain sous les projecteurs. Ils avaient l’objectif de nous faire passer dans Dadis show avec une humiliation totale. Vous prenez le pain et puis on vous filme », a-t-il raconté.

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Poursuivant, Mamadou Kaly Diallo fait savoir que leur calvaire ne s’est pas arrêté là : « Finalement, aux environs de 3 heures, ils ont mis des commissions. Personnellement, j’ai subi un interrogatoire de plus de deux heures. Il fallait vaille que vaille donner le nom de ceux qui nous ont financés, or on est venus à la maison des jeunes nous trouver avec de l’eau minérale, nous avions décidé d’observer une grève de la faim pendant six jours, on allait pas manger mais on allait boire de l’eau. L’objectif n’était pas de se tuer, mais faire cesser ces violences qui s’abattaient sur les populations et puis interpeller tous les acteurs, l’opinion nationale et internationale et surtout lancer un appel très fort à l’endroit de tous les acteurs socio-politiques pour qu’il ait un dialogue. Le lendemain, on m’a sorti du conteneur en m’envoyant dans une cellule où il y avait des présumés narcotrafiquants. J’ai subi des coups au niveau de la tête. J’ai demandé à ce narcotrafiquant de me passer son téléphone pour que je passe un coup de fil. Directement, j’ai profité pour appeler l’OGDH, je leur ai donné le nom de ces personnes là. Peu de temps après, il y a eu le communiqué de la rencontre africaine des droits, le haut commissariat des droits de l’homme aux Nations-Unies », a-t-il fait savoir.

« Avant ces communiqués là, certains médias en parlaient, mais on disait des destinations inconnues, il y avait une inquiétude. Finalement, quand les communiqués ont commencé à tomber, Tiegboro a ordonné de nous envoyer à la maison d’urgence. Il avait été accumulé en même temps par les médias, il a dit qu’il nous avait donné du pain pour nous sauver la vie. Donc, on nous a envoyés au service d’urgence de Donka, on nous avait mis sous le chaud soleil en nous intimant de regarder le soleil. On a commencé à avoir le salut grâce au colonel Jacques Touré », a-t-il fait savoir.

 

 

Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com

 

 

 

 

 

 

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