UFR: « Le bilan de Bah Oury est globalement négatif »
Le bilan d’un an d’Amadou Oury Bah à la tête du gouvernement guinéen était l’un des sujets largement commentés à l’assemblée générale de l’Union des Forces Républicaines, tenue, ce samedi, 1er mars 2025, à Matam.
Devant les militants fortement mobilisés, Alya Kolon Bangoura, membre du bureau politique national de l’UFR, a déclaré que la gestion d’un an de Bah Oury est globalement négative.
« Le bilan de Bah Oury est globalement négatif parce que Bah Oury que je connais, c’est un politicien, il a un parti politique, il a combattu au sein des Forces vives de Guinée, il a été un acteur principal dans cette lutte démocratique. Le jour où il a été nommé, on a pensé que, c’est un deuxième parce que quand Jean Marie Doré est venu en 2009, au temps de Sékouba Konaté, lui, il fait appel à toutes les corporations: syndicats, société civile, partis politiques. Il a formé un gouvernement d’union nationale, nous savons que lui aussi, il fallait faire la même chose. Mais malheureusement, nous avons été déçus. Il n’a pas fait la même chose. Aujourd’hui, la réalité est triste sur le terrain. Quand vous allez, socialement, c’est que je viens de dire, il y a deux types de Guinéens aujourd’hui. Tous les Guinéens qui disent qu’ils soutiennent le CNRD et son président, on considère que ces gens-là sont les bons Guinéens. Et tous les Guinéens qui prodiguent des conseils et leur demandent de respecter leur parole ou de dire que la Guinée, il faut une union de tous les fils de Guinée pour que le pays puisse avancer, ces Guinéens là sont considérés comme des mauvais Guinéens » a-t-il indiqué.
Économiquement, poursuit Kolon Bangoura, le chômage est endémique:
« Partout où tu vas, les gens chôment, c’est pourquoi les jeunes n’ont plus d’espoir aujourd’hui, ils vont en aventure. Il y en a qui meurent dans le dessert, d’autres en pleine mer. Donc, ils n’ont pas d’espoir de vivre chez eux. Il y a aussi beaucoup d’emplois qui ont été exprimés pourtant Bah Oury a toujours défendu ses valeurs-là et les journalistes que vous êtes, on a vu ici 22 mai 2024, trois grandes stations de radio et télévision qui ont été fermées. On a retiré leurs licences, Espace, Djoma et Fim sans explication. Et pourtant, ces stations ont été fondées par des Guinéens et la majeure partie, ce sont des Guinéens qui travaillent là-bas. On n’a pas pensé que quelqu’un qui a crié haut et fort, il faut la démocratie, se comporte de cette manière », a t-il dénoncé.
Plus loin, ce cadre de l’UFR estime que politiquement, la gestion de Bah Oury est un échec.
« Bah Oury que je connais en tant que politicien, aujourd’hui on ne parle même pas d’élection. Et pourtant dans un régime démocratique, l’alternance est l’une des valeurs fondamentales. Il faut qu’il ait le changement. Ces gens-là venus, ils nous ont promis des élections au plus tard le 31 décembre 2024 qu’ils vont quitter. Mais aujourd’hui, nous sommes le 1er mars 2025. Donc, on ne parle même pas de calendrier électoral, à plus forte raison le processus de retour à l’ordre constitutionnel. Rien n’est dit. Quand Bah Oury venait, on avait pensé qu’il allait faire le dialogue, il fallait faire appel à tous ses frères politiciens, des grands leaders surtout pour parler de la Guinée parce qu’on ne peut pas parler de la Guinée sans trois leaders. Mais, très malheureusement qu’ils sont tous aujourd’hui en exil, ils veulent servir leur pays, mais ils sont en exil. Pour moi, quand un jeune vient au pouvoir, il faut faire appel à la jeunesse. Je pense qu’on a besoin de l’expérience de ces vieux leaders parce que quand ça ne va pas, tout le monde souffre. Donc, Bah Oury doit appeler tout le monde autour de la table, nous voulons un dialogue sincère et crédible. Politiquement la gouvernance de Bah Oury est un échec, nous sommes déçus », a-t-il déploré.
Mohamed 2 Camara pour Siaminfos.com