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Amadou Diallo sur la fête du travail : « Depuis 1919, la protection sociale reste et demeure un défi pour le monde du travail »

Le 1er mai de chaque année, l’humanité célèbre la fête du travail. Le thème retenu cette année est « La protection sociale : socle de prospérité partagée, gage de démocratie et de paix sociale ». En Guinée, c’est le stade de Coléah qui a servi de cadre à la célébration de cette fête.

Devant des membres du gouvernement et autres invités de marque, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) a tout d’abord salué la mémoire des devanciers et illustres disparus : « Pour donner plus de solennité à cette journée mondiale, permettez- moi en guise de rappel de citer ici quelques dates repères de l’histoire syndicale qui ont marqué les luttes des travailleurs africains depuis l’époque coloniale et qui constituent à la fois un souvenir et un héritage pour la classe ouvrière guinéenne. Ainsi, en 1894, un mouvement de grève éclate en Sierra Leone conduit par les Ouvriers de la Sierra Leone Company. La même année, les enseignants du Nyassaland (actuel Malawi) déclenchent une revendication pour de de meilleures meilleures conditions de travail. En 1889/1900, les ouvriers des plantations du Cameroun entrent en Grève pour les mêmes motifs. En 1912, les ouvriers noirs des T.P et des Petites manufactures au Nigéria, déclenchent à leur tour une grève pour réclamer des augmentations de salaires dans leur secteur. En 1916, les Dockers de la SCOA et les ouvriers du Port de Conakry entament une grève de protestation pour l’amélioration de leurs conditions de travail. Entre 1920 et 1945, les Travailleurs Africains ont porté un combat d’émancipation des peuples pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie. Ces évènements, loin d’être exhaustifs, ont été l’une des bases de la formalisation et de la reconnaissance des Organisations Syndicales Africaines. C’est aussi le lieu et le moment de rendre un vibrant hommage à nos illustres disparues au courant de cette année 2024, Il s’agit, entre autres de: Elhadj Mamadou Moustapha NDIAYE: El hadj Saikou Yaya DIALLO: Ahmadou CONDE: Hadja Kadiatou DIALLO et Yankress KEITA tous de la CNTG et Aboubacar TOUNKARA de I’USTG », a-t-il déclaré avant de poursuivre :

« Après l’accession de la Guinée à l’indépendance et son adhésion à l’OIT, sa première centrale syndicale nationale c’est-à-dire l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée devint Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) en 1960. Ceci favorisa la mise en place de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), la conception et l’élaboration des textes de lois régissant le monde du travail. A ceux-ci s’ajoutent le cadre unique de la fonction publique et les statuts particuliers des différents corps de métiers en y incorporant leurs grilles indiciaires pendant la première République. En tant qu’acteurs du développement économique et social de notre pays, les syndicats ont contribué à consolider la justice sociale, le progrés économique et culturel. Parmi tant, on peut retenir pour l’histoire, les cas suivants : 1. La lutte pour l’accession de la Guinée à l’indépendance et le choix de sa devise nationale à savoir « Travail- Justice- Solidarité ». 2. L’investissement pour l’instauration d’une paix durable et d’une Démocratie multipartite, intégrale et inclusive. 3. La transcendance des barrières communautaires. 4. La lutte pour la justice économique et sociale pour l’éradication de la pauvreté. 5. La mise en place d’une société civile plurielle et démocratique. 6. La définition et l’élaboration des politiques nationales pour le respect du droit social et de la justice sociale. 7. La lutte pour la consolidation de cette indépendance, tant sur le plan national qu’international. 8. La mise en place d’un système éducatif cohérent et efficient. 9. La Participation à la mise en œuvre de politiques de santé publique pour tous. 10. La création d’Organisations Syndicales, au niveau Africain (OUSA, OTAO CSI-Afrique). 11. Le rayonnement et la représentation Guinéenne à l’échelle internationale par une diplomatie syndicale reconnue de tout le système des Nations Unies », a rappelé le secrétaire général de la CNTG.

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Plus loin, Amadou Diallo est revenu sur les défis qui assaillent le monde du travail depuis belle lurette : « Depuis 1919, la protection sociale reste et demeure un défi pour le monde du travail. Le système normatif de l’OIT a établi des critères qualitatifs et quantitatifs qui, ensemble ont permis de déterminer un niveau minimum de protection sociale devant être fourni par les régimes de sécurité sociale. Ces normes de sécurité sociale nous servent de cadre de référence pour une meilleure construction de systèmes universels de Protection sociale. Dans cette optique, les Centrales Syndicales Guinéennes n’ont ménagé aucun effort pour négocier et obtenir la création et l’opérationnalisation d’institutions dédiées complètement à la protection sociale des Travailleurs salariés et des retraités. Aujourd’hui, le défi majeur est celui de l’extension de la protection syndicale aux travailleurs de l’économie informelle. Camarades travailleuses, travailleurs et retraités de Guinée, la paix sociale n’est possible que dans la justice sociale!

Le préambule de la Constitution de l’Organisation Internationale du Travail indique je cite : « Attendu qu’il existe des conditions de travail impliquant pour un grand nombre de personnes, l’injustice, la misère et les privations. ce qui engendre un tel mécontentement que la paix et l’harmonie universelle sont mises en danger… », « Attendu qu’une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale « . Nous invitons, les Employeurs et le Gouvernement à respecter et à faire respecter la protection sociale qui reste un droit humain inaliénable », a-t-il lancé.

 

Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com

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