Coléah: des jeunes manifestent devant le ministère de la Sécurité pour réclamer justice pour Fakémo Mara, décédé dans des conditions « douteuses »
Des jeunes ont battu le pavé ce lundi, 26 août 2024 devant le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, à Coleah dans la commune de Matam. Ils réclament justice pour Fakémo Mara qui aurait trouvé la mort dans le cadre d’une affaire de viol présumé sur la fille du Colonel Gassim, Directeur Général adjoint de l’administration pénitentiaire.
Munis de pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «Justice pour Mara, Gassim assassin, nous ne sommes pas en sécurité », ces manifestants dénoncent les conditions dans lesquelles le jeune a trouvé la mort. D’ailleurs, ils pointent du doigt le DGA de l’administration pénitentiaire.
« Notre lien d’abord, c’est mon joueur. Il était dans mon équipe. Il a passé tout son temps avec moi. C’est une personne que je connais très bien. Un jour, ils m’ont appelé pour me dire que mon petit est à Donka, qu’il a eu des fractures au niveau des bras et des jambes. Maintenant, j’ai demandé quelle en était la cause. Ils disent maintenant qu’il y a un colonel nommé Gassim Soumah qui a porté plainte contre le jeune parce que ce dernier donnait de l’argent à sa fille. Moi en personne, nous avons passé plus de 20 ans ensemble. Je ne peux pas dire exactement qu’il a violé la fille. Pourquoi ? Je connais sa mentalité. Tu sais, l’homme, tu ne peux pas dire tout sur l’homme. Mais ce que tu vois en face, tu peux juger ça. Donc moi en personne, je ne peux pas dire qu’il a violé.
Aujourd’hui, nous sommes là pour demander la justice. Vous savez, dans un pays, personne n’est au-dessus de la loi. Aujourd’hui, il a un poste de responsabilité. Demain, c’est une autre personne qui sera là-bas. Donc, nous, nous demandons à la justice de faire son travail. Si vous voyez les jeunes dans la rue, ce n’est pas pour manifester contre le président ou son pouvoir ou autre, c’est pour demander justice pour notre ami et frère qui est décédé dans des conditions douteuses », a indiqué Camara Mohamed Alhassane.
Rencontrée dans la foulée, dame Mayeni Camara, mère biologique du défunt a dit ignorer les causes de la mort de son fils qu’elle continue encore de pleurer.
« C’est mon fils qui a été tué. Ils l’ont frappé mortellement, je ne sais pourquoi. Et après, ils l’ont jeté quelque part », a-t-elle expliqué brièvement.
Cette manifestation qui avait commencé avec un caractère pacifique, a pris une autre tournure après l’intervention des agents de maintien d’ordre, qui ont fait usage du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
Bah Mohamed pour Siaminfos.com