Bah Oury sur un éventuel glissement de calendrier en Guinée : « Les élections ne pourront pas se tenir si nous n’avons pas…»
Depuis plusieurs mois maintenant, de nombreux acteurs socio-politiques reprochent à la junte guinéenne l’idée de vouloir s’éterniser au pouvoir. Théoriquement, selon l’accord obtenu avec la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la transition guinéenne doit connaître son épilogue fin décembre 2024. Déjà, des informations selon lesquelles des émissaires du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) mèneraient des démarches auprès des partenaires occidentaux pour rester au pouvoir un an de plus, alimentent de plus en plus les débats dans le pays.
Interrogé sur un éventuel glissement de calendrier en Guinée, le président de l’Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG), s’est montré évasif : « Il (général Mamadi Doumbouya, chef de la junte guinéenne, ndlr) a fixé le cap pour l’année 2024. Premièrement, au premier trimestre, c’est la mise en place des délégations spéciales. Ensuite, la mise en œuvre du Recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC) pour obtenir le fichier électoral pour qu’on puisse organiser le référendum avant la fin de l’année, c’est-à-dire l’adoption de la loi fondamentale. Cela veut dire que pour l’année 2024, voici les axes principaux que le gouvernement estime être en mesure de tenir et de le faire. Il va de soi que les élections ne pourront pas se tenir si nous n’avons pas déjà le fichier électoral, la Constitution. Et lorsque ceci sera obtenu, les élections communales, législatives et présidentielles pourront être déclinées par la suite, donc en 2025 », a-t-il martelé avant de faire une mise au point :
« Il y a deux lectures que les hommes politiques guinéens font de la transition. Il y a certains qui estiment que la transition, on a enlevé Alpha Condé (ancien président guinéen, ndlr) et que des militaires qui arrivent doivent simplement nettoyer le fauteuil pour que quelqu’un de bien vienne s’asseoir dessus. Vous ne pouvez pas organiser les élections libres si vous n’avez pas les instruments pour s’assurer. Certains pensent que la transition c’est uniquement faire le passage à témoin d’une gouvernance à une autre », a indiqué Bah Oury chez nos confrères de la radio nationale.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com