Décès d’Elhadj Sans loi : ce témoignage émouvant d’Elhadj Sékhouna Soumah, Kountigui de la Basse Guinée
Décédé dans la nuit du dimanche à lundi 27 mars dernier, Elhadj Ousmane Fatako Baldé dit Sans loi sera inhumé ce vendredi, 31 mars 2023 dans son village natal à Fatako, une sous-préfecture relevant de la préfecture de Tougué. Bien avant le départ de sa dépouille mortelle à Conakry, le désormais ex président de la coordination Haali poular avait eu droit à un dernier hommage à la Mosquée Fayçal, en présence des membres du gouvernement, ses proches et des responsables religieux.
Présent lors de ce symposium à la Mosquée Fayçal, Elhadj Sékhouna Soumah, Kountigui de la Basse Guinée, a rendu hommage à un compagnon de lutte, qui a toujours mis la Guinée au-dessus de ses intérêts personnels, dit-il.
« Je présente mes condoléances à tous les Guinéens. Elhadj Sans loi était quelqu’un qui était très utile pour le pays, à commencer par la Haute Guinée, Basse Guinée, moyenne Guinée jusqu’en Guinée forestière. C’était un religieux hors du commun, c’était quelqu’un qui n’était pas ethnocentrique. Aujourd’hui il est décédé, Dieu va tuer tout le monde, y compris moi. C’est pourquoi malgré que j’ai mal au pied, j’ai décidé de venir lui rendre un dernier hommage. J’ai déjà une délégation qui doit aller assister à son enterrement à Fatako. Sinon, je devrais y être moi-même parce que c’était mon ami intime avec qui j’ai mené des combats hier et aujourd’hui même. Des combats qui ont commencé depuis le règne de feu Sékou Touré jusqu’au temps de Lansana Conté. On était toujours ensemble », a témoigné le religieux.
Devant les caméras des journalistes réunis en grand nombre, Elhadj Sékhouna Soumah se souvient d’un ami avec qui, il avait mené plusieurs combats pour le progrès de la Guinée.
« Elhadj Sans loi et moi n’avions jamais l’intention de gâter la Guinée, plutôt œuvrer pour la bonne marche du pays. Pour le dernier souvenir, récemment sous le règne d’Alpha Condé, quand on m’a tiré dessus à balles réelles, j’étais avec Sans loi à cause de la Guinée. Parce qu’on avait dit à Alpha Condé qu’on n’était pas d’accord pour un troisième mandat. On lui avait dit de laisser tomber et s’en aller à la fin de son deuxième mandat. On n’était pas contre Alpha Condé, on était pour toute la Guinée. Parmi ceux qui étaient à la tête de ce combat, Elhadj Sans loi faisait partie. C’est pourquoi où je suis aujourd’hui, j’en pleure, mes larmes coulent. Pourquoi mes larmes coulent ? C’est à cause de son travail qu’il a fait avant d’être repris par Dieu. Moi aussi je vais mourir, même si je ne sais quand. Nous allons tous mourir, nous devons le savoir. Et c’est pourquoi on doit s’unir. Sans loi est parti après avoir passé deux ans et demi à la tête de la coordination du Fouta. Et moi, j’ai passé deux ans à la tête de la coordination de la Basse Guinée. Mais dans notre union avec les quatre coordinations des quatre régions, nous sommes un seul », a-t-il indiqué avant d’ajouter :
« Après l’enterrement, toutes les quatre coordinations viendront dans la famille du défunt pour les condoléances parce qu’on doit lui rembourser par un bon travail », a promis le Kountigui de la Basse Guinée.
Bah Mohamed pour Siaminfos.com