Evasion des prisonniers à Pita : le procureur affirme avoir attiré l’attention de Charles Wright deux fois sans suite favorable
Vingt détenus, dont des « criminels dangereux », se sont évadés dans la nuit du 31 mai au 01 juin 2023, de la prison civile de la préfecture de Pita, située à 110 kilomètres de la région administrative de Mamou. Le scénario de l’évasion relaté par le procureur près le TPI de Pita, les prisonniers n’ont pas bénéficié de la complicité d’une personne extérieure.
Aux dires de cette autorité judiciaire, ces prisonniers se sont évadés après 00 heure, quand une forte pluie s’est abattue sur la préfecture. C’est du moins l’information qu’il a confié à notre correspondant basé dans la région administrative de Mamou, ce vendredi 02 Juin 2023 :
« Près de 20 détenus se sont évadés de la prison. C’est une ancienne prison. Moi, quand je venais ici, la prison n’était pas opérationnelle. On s’est un peu battus, nous avons trouvé des barres de fer. Nous avons appelé les tôliers pour refaire. Les bandits sont donc venus, ils ont défoncé ces barres de fer dans les anciens murs là pour fuir. Et cette ancienne prison, c’est moi, je me débrouille pour arranger ça. Mais, j’ai informé plusieurs fois la hiérarchie, en ce moment l’actuel ministre de la Justice était procureur général », a-t-il fait savoir avant de poursuivre :
« Quand il est devenu ministre aussi, j’ai attiré son attention deux fois. Et le lundi là aussi, nous étions ensemble en réunion, je lui ai fait part encore de cette situation. La prison n’est pas clôturée, les gardes qui sont là ne sont pas suffisants puisqu’ils sont deux. Le régisseur et le gardien chef n’ont pas de repos, ils sont là permanemment à côté d’eux. Et ce jour-là, dans la nuit du 31 mai au 1er juin, ils sont restés avec eux jusqu’à 00 heure. C’est quand le grand vent et la grande pluie-là ont commencé, c’est en ce moment que le régisseur et le gardien chef sont rentrés. Dès qu’ils sont rentrés, une heure après, c’est les gardes qui viennent les réveiller pour demander le secours que les gens se sont évadés. Ils sont repartis sous la pluie là, ils ont trouvé que les prisonniers sont partis », nous a confié Bakary Camara procureur près le TPI de Pita.
Ces personnes qui se sont évadées n’ont toutes pas été jugées. Certaines parmi elles sont poursuivies et condamnées pour de multiples infractions criminelles, selon le premier responsable de la justice à Pita. Par ailleurs, plusieurs dispositions sont prises afin de les retrouver : « Parmi ceux qui sont partis, il y a 13 qui n’étaient pas encore jugés et 7 étaient jugés. Donc parmi ceux qui n’étaient pas encore jugés, il y a deux dossiers criminels. L’un pour assassinat de sa femme et un autre pour viol. Les autres là, il y a trois grands voleurs de bétail parmi eux. Je viens de déposer mon rapport auprès du procureur général, à l’inspection générale des services judiciaires et pénitentiaires. Avec les autorités locales notamment le maire, le préfet, on a mis un comité de crise en place avec les forces de défense et de sécurité. Actuellement, chacun est à pied d’œuvre pour mener les enquêtes », rassure Bakary Camara.
Mamou, Jacques Kamano pour Siaminfos.com