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Foniké Menguè et cie libres : «Certes ils sont libérés, on se réjouit. Mais, la loi a été violée, les principes ont été violés » (Me Béa)

Quelques heures après la libération de Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Billo Bah, Me Salifou Béavogui, un des avocats des responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), s’est rendu aux domiciles de ses clients pour échanger avec eux. L’avocat a commencé sa tournée chez le coordinateur du FNDC où il a condamné la démarche des autorités de la transition.

 

« Je suis sorti pour faire la ronde, rencontrer nos clients pour leur serrer la main et m’enquérir de leur situation. J’ai commencé par monsieur Sylla, ça se poursuivra chez monsieur Ibrahima Diallo et monsieur Billo Bah. Je suis tout à fait heureux maintenant là de l’avoir rencontré chez lui à domicile. On se réjouit quand même qu’il soit en liberté, c’est une bonne chose mais le collectif a déjà fait une déclaration. Nous condamnons avec la dernière énergie la procédure qui a été utilisée pour sa libération dès lors que cette procédure est irrégulière et n’obéit à aucun principe. Nos clients ont été victimes d’arrestation arbitraire, injuste et illégale, ils étaient censés être à la disposition de la justice, écroulés à la maison centrale de Conakry. Mais, le dossier était en dehors de toute affaire de la justice, c’est la preuve que nous avons vue hier », a-t-il déploré avant de poursuivre :

« Nous avons tout fait, nous avons tenté de persuader les juges que c’était un dossier vide, que c’est la raison de plus et qu’il n’avait commis aucune infraction et qu’il devait être soit jugé ou libéré. Nous n’avons jamais été compris. Tous les jours, le collectif s’est battu de toute sa force pour faire entendre le droit par les magistrats, mais impossible. Nous avons finalement compris ce que c’est que la pression, les interventions ou c’est le pouvoir qui a finalement décidé de les libérer comme il les avait arrêtés », regrette l’avocat avant de revenir sur les derniers développements de la procédure :

« Hier (mercredi, 10 mai 2023, ndlr), la Cour suprême a rejeté le pourvoi dilatoire qui a été introduit par le parquet général. A la suite de ce pourvoi, on devait se retrouver ce matin ou les jours qui vont suivre devant le tribunal de première instance de Dixinn pour que la justice nous dise pourquoi ils sont privés de leur liberté et qu’on se défend après qu’elle décide en toute souveraineté. Parce que nous devons être légalistes. Dans un État de droit, force doit rester à la loi. Mais hier ils ont été obligés de quitter la prison contre leur gré, contre notre gré également sans condition absolument, rien sur la base d’un simple ordre de mise en liberté du parquet général qui n’est pas en soit une décision de justice. Les parquet exécutent les décisions de justice, le parquet ne se transforme pas en magistrat, ne se transforme pas en juge du jugement, ne donne pas des décisions exécutoires mais dans leur cas, c’est le parquet qui a pris un ordre de mise en liberté et qui les a libérés sans une décision de justice. Nous ne sommes pas d’accord. Certes ils sont libérés, on se réjouit, mais la loi a été violée, les principes ont été violés », a-t-il dénoncé.

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Dans sa communication, l’avocat n’a pas manqué de s’insurger contre les arrestations répétées de Foniké Menguè. D’ailleurs, pour lui, on veut pousser son client à l’exil.

« Je pense qu’il est à sa 5ème arrestation du genre. Il est traumatisé on veut le pousser à l’exil comme Koundouno, Abdoulaye Oumou Sow et tant d’autres mais il est toujours resté tranquille, il a continué son combat citoyen. Contre toute attente, on le prive de sa liberté quand on veut et le libère quand on veut il faut que cela s’arrête maintenant. Il faut qu’on cesse de l’arrêter et il faut qu’on sache qu’en le mettant en prison, c’est la démocratie qu’on emprisonne, c’est l’État de droit qu’on emprisonne, c’est la justice qu’on emprisonne parce qu’il ne se bat pas pour lui en tant que personne physique, il se bat pour toute la Guinée. Je suis vraiment révolté », s’est-il indigné.

 

Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com

 

 

 

 

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