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Insolite à Kankan : Dame Binta Camara valide son diplôme de sage-femme à l’âge 46 ans

À vue d’œil, elle a l’air d’être dans la soixantaine, mais sur son diplôme, elle a quarante-six ans. Binta Camara, une femme âgée de 45 ans, selon elle, exerce le métier de sage-femme depuis plus de 20 ans. De Conakry à Forecariah, en passant par Maferinya, Kankan et plusieurs autres zones reculées de la Guinée, vient d’obtenir son diplôme de sage-femme.

Au cours de ces nombreuses années, Binta Camara aurait manqué de nombreuses opportunités en raison du manque de diplôme. Une situation qui explique son inscription à l’école des soins de Dabadou malgré son âge. Au sein de l’établissement, elle est connue sous le nom de N’nah Binta. Repérée par le correspondant régional de Siaminfos.com, juste après avoir reçu son diplôme, Dame Binta Camara est revenue sur ses motivations.

« Ce qui m’a poussée à me recycler, c’est qu’il y a plus de 20 ans, j’ai été stagiaire dans les hôpitaux guinéens. J’ai commencé à Donka, puis à Forecariah, Maferinya. Après ces villes, je suis venue à Kankan. Lorsque je suis arrivée, je suis allée à l’hôpital régional de Kankan, où ils m’ont reçue et m’ont envoyée dans un village où j’ai passé 7 ans à guider les femmes là-bas. J’y suis restée, mais ma mère a eu un problème de santé. C’est ainsi que j’ai demandé à l’hiérarchie de me faire rentrer. C’est comme ça que je me suis retrouvée en ville. Après avoir passé tout ce temps en tant que stagiaire, j’ai pensé à faire autre chose, comme aller dans les mines ou me lancer dans le commerce. Mais après y avoir réfléchi, je me suis dit que ce n’était pas une bonne idée. Si je pense à tout le temps passé dans ce métier, je me suis dit qu’il fallait absolument intégrer la fonction publique en tant que sage-femme. J’ai raté beaucoup d’opportunités parce que je n’avais pas de diplôme. J’avais commencé ici à Kankan, mais faute de moyens, je n’avais pas pu terminer. C’est cette fois-ci que Dieu m’a permis d’atteindre mes objectifs »,

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Valider un diplôme à plus de quarante ans est une rare réussite en République. C’est pourquoi, après cet exploit, cette femme âgée n’a qu’une préoccupation : celle d’intégrer une structure sanitaire en tant qu’employée pour le bien de sa famille.

<< J’ai fait tout ça pour parvenir à subvenir à mes besoins sans dépendre des autres. Après l’obtention de ce diplôme, mon seul souhait est d’intégrer un centre, qu’il soit public ou privé, même si on me paie 500 000 FG. Mon mari est maintenant vieux et mes deux enfants ne font rien, ainsi je pourrais être soulagée », souhaite-t-elle.

La qualification dans le domaine de l’enseignement technique est une préoccupation ces dernières années des autorités guinéennes. Une attention particulière des autorités envers la situation de cette femme âgée pourrait être une source de motivation pour plusieurs personnes se trouvant dans une situation similaire et souhaitant intégrer les écoles de santé du pays.

 

Kankan, Pathé Sangaré pour Siaminfos.com

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