Situation des enseignants contractuels : << L’État a pêché pour le recensement >>, accuse Moussa Doré
Les enseignants contractuels de Guinée ne sont jusqu’ici pas contents. Ce, malgré la récente opération de paiement d’un mois de leurs arriérés de salaire par l’État guinéen, qui promet de procéder à l’assainissement de leur fichier entassé de fictifs et des cas de doublon. Une manière de diligenter leur intégration à la fonction publique. Dans une interview accordée à notre rédaction ce vendredi, 07 avril, le coordinateur du collectif des enseignants professionnels, impute la lenteur enregistrée dans leur situation à l’État.
Pour Moussa Doré, l’État devrait tenir compte de la liste des enseignants contractuels élaborée en 2019. Mais le fait de mettre cette liste de côté et confier la situation des enseignants contractuels communaux aux maires, est aujourd’hui la source de tous problèmes auxquels ces enseignants sont confrontés.
<< Il faut dire qu’au préalable l’État a pêché pour le recensement. Parce qu’en réalité, on savait qu’il avait une liste qui existait depuis 2019 qui avait été authentifiée par le MENA d’alors. Et cette liste devrait être la liste de base pour le recensement. Mais malheureusement l’État au lieu de penser à prendre cette liste là comme liste de base, on a demandé aux maires de recruter et on a vu ce que ça a donné. Aujourd’hui, on nous dit qu’il des enseignants en classe qui ne savent pas enseigner, on nous dit qu’il y a des enseignants en classe qui sont avancés en âge. A qui la faute ? A l’État>>, a-t-il accusé avant d’interpeller l’État sur sa responsabilité de faire en sorte que la situation des enseignants contractuels puisse trouver un dénouement heureux.
<<Il faut dire à l’État d’arrêter de jouer avec l’avenir des Guinéens et d’arrêter de jouer avec l’avenir de la Nation. Parce que qui dit l’éducation, parle du développement de la nation. Mais si on pense qu’à chaque année il faut amadouer les gens, il faut tromper les gens pour les amener en classe pour juste passer une année scolaire et les abandonner après, ça devient un problème. C’est pourquoi aujourd’hui, nous voulons dire à l’État d’arrêter cet amateurisme et faire en sorte qu’après ce toilettage de fichier, ceux qui sont valables, peuvent enseigner, qui ont le diplôme, qu’ils soient intégrés immédiatement à la fonction publique. Il faut que l’on cesse de continuer chaque année de recruter les contractuels, après on dit qu’ils n’ont pas de niveau, mais on en a marre>>, a-t-il martelé.
A rappeler que depuis 2018, cette situation des enseignants contractuels perdure.
Cheick Fantamadi pour siaminfos.com
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