Mise en place de l’ordre national des biologistes médicaux: le ministre Diouhé Bah accusé d’être un « blocus »
L’actuel ministre guinéen de la Santé et de l’Hygiène Publique est accusé d’avoir freiné le processus de la mise en place de l’ordre national des biologistes médicaux, techniciens de laboratoire et ingénieurs bio médicaux. C’est Moussa Cissé, le président de l’instance de coordination dudit processus qui tient ces accusations. Il indique que c’est pour des raisons de conflit d’intérêt que le ministre ne veut pas voir la naissance de l’ordre au sein de leur corporation.
Les biologistes médicaux, techniciens de laboratoire et ingénieurs biomédicaux, sont des artisans de diagnostic pour l’amélioration de l’offre de soins dans notre système de santé. Depuis 2019, ils sont animés d’une seule ambition: celle de mettre en place un ordre national pour leur corporation. Ce, à l’image de toutes les autres corporation. L’objectif selon Moussa Cissé, c’est de « nous organiser davantage pour moraliser notre profession afin de pouvoir donner de bons diagnostics« , a-t-il dit d’entrée.
Le président de l’instance de coordination des biologistes médicaux dit écrire tous les textes normatifs et que tout est fin prêt pour la mise en place de cet ordre national. Cependant, il évoque un blocus qui a pour raison de conflits d’intérêt entre l’actuel ministre de la Santé et leur instance.
« C’est le conflit d’intérêt entre M. Le ministre de la santé et nous, je suis très clair. Je le dit haut et fort et je le défie sur un plateau télé pour qu’on puisse éclairer là-dessus. On a toutes les preuves, tous les éléments clés », a-t-il révélé.
Mais comment est né ce conflit d’intérêts ? Notre interlocuteur tente d’apporter des réponses.
« Vous comprendrez que le ministre est de notre bord, il est biologiste. Mais sauf qu’il a fait la pharmacie une année entre guillemets, qui pour nous, n’est pas suffisant pour être un biologiste médical. Je suis très clair, c’est une spécialité. Alors le conflit d’intérêt, ça vient d’où ? Quand vous prenez notre statut et statut intérieur, le ministre était partie prenante de ça avec nous. J’ai organisé des réunions auxquelles il a participé. Il connaît nos textes. L’article 50 est très clair: nul ne peut s’inscrire sur deux tableaux différents. Quand vous vous inscrivez sur le tableau de l’ordre national des biologistes, vous perdez votre inscription dans les autres ordres notamment les pharmaciens et les médecins. Cela veut dire que quand vous êtes pharmacien, vous restez pharmacien. Et quand vous êtes médecin, vous restez médecin. Vous ne pouvez pas avoir une pharmacie et un laboratoire au même moment. Alors que le ministre navigue entre les deux. Et quand vous êtes partie prenante des deux, ça nous donne un souci. Ce qui fait mal dans tout ça, c’est que ce n’est pas de la science qui compte, mais plutôt l’intérêt financier. Sinon, si c’est de la science, on ne peut pas l’en parler dans le domaine de la santé sans parler des biologistes médicaux », persiste Moussa Cissé, qui soutient que le ministre Oumar Diouhé Bah depuis sa nomination, n’a jamais accepté de rencontrer la corporation des biologistes médicaux.
« 80% des cadres du ministère de la Santé sont aujourd’hui d’accord de notre processus. Si le ministre de la Santé est d’accord, même d’ici demain, l’ordre va voir jour. Nous estimons que c’est le ministre qui est le problème de ce blocus et nous avons la preuve. S’il n’avait pas participé à nos réunions, on pourrait avoir des tentatives de suspension. Mais maintenant, c’est clair pour nous parce qu’il a participé à l’élaboration de nos textes. Lorsqu’il n’était pas ministre à l’époque, il n’était pas opposé. Et avant lui, il y avait le ministre Remy Lamah qui était un autre biologiste, et qui était ouvert à nos discussions. On a fait tellement de rencontres avec les anciens secrétaires généraux du ministère de la Santé qui n’ont rien reçu ouvertement. Mais depuis la nomination de l’actuel ministre, le 21 novembre 2023, il n’a jamais reçu l’équipe pour pouvoir échanger avec nous. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas écrit, on a écrit pour demander le soin mais on n’a jamais été reçus par le ministre », a fait savoir notre interlocuteur.
Pour donc faire prospérer leur objectif, ces biologistes médicaux, techniciens de laboratoire et ingénieurs biomédicaux envisagent de rencontrer le président de la transition afin de trouver une issue favorable.
Pour l’heure, toutes nos tentatives pour avoir la version du ministre ont échoué.
A suivre!
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
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