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Mort suspecte d’un détenu à la prison civile de Boké: Le procureur de la République apporte des précisions

Le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Boké brise enfin le silence et apporte des précisions sur la mort suspecte d’un détenu sous mandat de dépôt à la prison civile. Lassana Cissé affirme que le prisonnier placé en détention provisoire depuis le 22 mai dernier, a eu un malaise et a immédiatement été admis à l’hôpital régional sur ses instructions. Et malheureusement, il a rendu l’âme dans des conditions que sa famille juge floues.

Face aux spéculations, le procureur de la République près le TPI de Boké sort de son silence de cimetière et livre les premiers éléments de l’enquête.

« Le détenu était inculpé pour des faits délictuels et placé sous mandat de dépôt au niveau de la maison centrale de Boké. Son dossier était devant un juge d’instruction et c’est seulement hier (vendredi) qu’il a eu un malaise en prison. Il a été immédiatement admis à l’hôpital régional sur mes instructions. Mais il avait une dépression respiratoire et donc puisqu’il n’y pas un service de réanimation, les médecins ont jugé nécessaire de l’évacuer à Kamsar pour des soins plus appropriés. Ses parents ont été informés et sont venus pour l’amener directement mais le temps de remplir les formalités, le détenu a rendu l’âme. Cependant, je précise qu’il n’a fait que dix jours en détention et il n’a reçu aucune forme de violence sur son corps d’après les médecins qui l’ont examiné. Par conséquent, nous pensons jusqu’à preuve du contraire, qu’il est décédé d’une mort naturelle », précise le magistrat.

Pour tenter de mieux comprendre les circonstances dans lesquelles le prisonnier est décédé, Lansana Cissé s’est rendu à la morgue, au service des urgences de l’hôpital et au centre pénitentiaire où le défunt était détenu. « A la morgue vous étiez avec nous, nous avons constaté un saignement au niveau de ses narines et de sa bouche. Mais les médecins que j’ai interrogés, disent que ça peut arriver que le sang remonte au niveau de la tête après la mort et que ce n’est pas lié à une violence quelconque reçue. Je suis allé avec les membres de sa famille dans sa cellule pour demander s’il a subi des violences, tout ça pour leur faire comprendre que c’est quelque que nous regrettons profondément mais il n’a pas été frappé là-bas », a-t-il indiqué.

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Mais les informations des médecins qui l’ont reçu ne rassurent pas sa famille. Pour le frère du détenu, il faut une autopsie pour connaître qu’est-ce qui est à la base de la mort subite du défunt.

« Vous avez vu des traces de sang sur son corps, ça sous-entend que d’une manière ou d’une autre, il s’est passé quelque chose qu’on ne veut pas nous dire. Mais la seule façon de taire toutes ces suspicions, c’est une autopsie », a dit Lamarana Bah, jeune frère du prisonnier.

Une démarche auxquelles le procureur ne s’oppose pas. « Nous présentons nos condoléances et nous sommes entièrement à leur disposition pour des fins d’autopsie, afin d’éviter tout malentendu », a fait savoir Lassana Cissé.

Aux dernières nouvelles, le corps du défunt a été transporté à l’hôpital ANAIM de Kamsar pour une autopsie pouvant permettre d’établir la cause exacte de son décès.

 

 

Boké, Baillo Bah pour siaminfos.com

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