Procès du gendarme Ibrahima Baldé : la partie civile se retire de la procédure et dénonce « un travail bâclé » du TPI de Dixinn
Le procès du gendarme adjudant-chef Ibrahima Baldé devant le Tribunal criminel de Dixinn connait une autre tournure. Les avocats de la partie civile qui suivaient le dossier depuis l’ouverture du procès le 19 juin dernier ont décidé de se retirer de la procédure et dénoncent un « travail bâclé » sur la procédure.
Pour Maître Thierno Souleymane Baldé et ses confrères, les magistrats chargés du dossier ne mènent pas la procédure comme ça se doit. Ce, de l’enquête préliminaire jusqu’au jugement.
« Depuis le début de la procédure, à commencer d’abord par l’instruction devant le doyen des juges d’instruction du Tribunal de première instance de Dixinn, nous avons constaté que le travail était bâclé. Pendant l’instruction, il aurait fallu appeler les différents témoins, faire un transport judiciaire afin d’établir les faits pour permettre aux magistrats qui sont en charge de jauger l’accusé d’avoir tous les éléments d’information pour asseoir leur conviction. Cela n’a pas été fait. On arrive au niveau de la chambre criminelle, là aussi, nous avons sollicité la comparution d’un certain nombre de témoins, il n’y a qu’une seule personne qui s’est présentée. On nous a dit que l’adjudant-chef Ibrahima Baldé a tiré dans un endroit déterminé. Mais au-delà, il y a eu Thierno Mamadou Moussa Diallo qui a été tué à peu près à 150 mètres de l’endroit où il a tiré. Donc, il aurait fallu appeler les témoins qui sont sur place afin de discuter avec eux et établir les faits. Cela n’a pas été fait. Nous avons sollicité un transport judiciaire, cela n’a pas été fait. Donc, nous ne voyons pas l’utilité pour nous de rester dans la procédure. C’est pourquoi nous nous sommes retirés », a expliqué Me Thierno Souleymane Baldé, un des avocats de la partie civile.
Alors que les réquisitions et plaidoiries sont prévues le 06 novembre prochain, notre interlocuteur souligne qu’ils ne vont pas plaider le dossier. Ils vont attendre la décision finale du Tribunal pour relever appel devant la Cour d’appel de Conakry.
« Nous attendons que la décision soit rendue afin que nous puissions faire appel et comme ça on ira devant la Cour d’appel de Conakry et essayer de nous battre à ce niveau puisqu’au niveau de la procédure actuelle, nous ne voyons pas ce que nous pourrons faire parce que nous savons déjà que la décision a été actée », a laissé entendre l’avocat.
A rappeler que l’adjudant-chef Ibrahima Baldé est poursuivi pour des faits présumés de « meurtre, atteinte à la vie, coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Des accusations qui font suite à une manifestation appelée par le FNDC le 20 octobre 2022, au cours de laquelle l’agent avait été filmé en train d’utiliser son pistolet pour faire des tirs à Bambéto Magasin. Ce jour-là et le lendemain, trois jeunes avaient été tués sur l’axe Le Prince.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com