Condamnée par le tribunal de première instance de Mafanco à 3 ans de prison et au paiement de 300 millions de GNF d’amende pour tentative de trafic international de cocaïne le 24 décembre 2024, Fatoumata Binta Diallo, âgée de 38 ans, a relevé appel de sa condamnation. L’affaire qui a fait grand bruit, s’est rejouée ce jeudi, 6 février 2025 devant la Cour d’Appel de Conakry.
La commerçante, interpellée en juin 2024 à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry, avait été prise en possession d’une valise contenant 4,300 kilogrammes de cocaïne. Au moment de son arrestation, elle avait réfuté cette accusation, arguant qu’elle ignorait tout de la présence de la drogue dans ses effets personnels.
Devant la Cour d’Appel, Fatoumata Binta Diallo a maintenu sa défense, soutenant qu’elle n’était pas responsable du contenu de sa valise. Son avocat a soulevé des irrégularités dans le traitement de l’affaire, notamment le fait que les débats n’aient pas été réouverts lorsque les faits ont été requalifiés en « tentative » de trafic de cocaïne, ne laissant ainsi aucune possibilité de défendre son client lors du procès initial.
L’avocat général, Daouda Djomandé, a souligné que l’accusée avait l’habitude de voyager entre la Guinée et la France et qu’elle avait été interceptée après avoir enregistré son bagage à l’aéroport de Conakry. Selon lui, les autorités avaient trouvé la cocaïne dissimulée dans sa valise, en dépit d’une inspection préliminaire. L’avocat général a par ailleurs reproché à Fatoumata Binta Diallo son refus de coopérer, notamment en refusant de dévoiler le code de son téléphone et de dénoncer son complice. Chose qui aurait irrité le ministère public.
Cependant, compte tenu de son statut familial (épouse et mère), il a requis une peine réduite de 18 mois d’emprisonnement et a demandé à ce que l’amende de 300 millions de francs guinéens soit maintenue.
Dans ses plaidoiries, l’avocat de la défense a contesté les accusations, affirmant que la valise de Fatoumata Binta Diallo n’avait pas été ouverte lors de son enregistrement et que c’est seulement après l’annulation du vol, 24 heures plus tard, que la valise avait été inspectée. Il a également expliqué que face aux agents, sa cliente était « émotionnée et embarrassée ». Ce qui expliquerait son refus de coopérer, poursuit-il. L’avocat a donc plaidé pour la libération de sa cliente, indiquant que l’instruction n’avait pas été menée dans les règles de l’art, et que l’ensemble de l’affaire méritait d’être réexaminé de manière plus approfondie.
Fatoumata Binta Diallo, une commerçante qui se rendait en France, a toujours affirmé ne pas être responsable de la drogue retrouvée dans sa valise. «Je n’ai jamais reconnu que cette substance m’appartenait », a-t-elle déclaré à la barre. Elle a raconté avoir enregistré son bagage, être arrivée à l’aéroport le samedi, puis être revenue le dimanche après l’annulation de son vol. Lorsqu’elle a été confrontée à la valise, elle a affirmé que c’était bien la sienne, mais qu’elle ignorait le contenu illégal qui y avait été dissimulé.
L’affaire a été mise en délibéré pour décision être rendue le 20 février 2025 devant cette juridiction de second degré.
BAH Mohamed pour Siaminfos.com