L’adresse à la nation du président de la transition à l’occasion de la fin d’année 2024, a laissé un grand vide dans la tête de nombreux acteurs sociopolitiques. C’est le cas d’Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée, qui exprime son insatisfaction.
Dans son analyse relative au discours du président de la transition, Abdoul Sacko dit avoir écouté un homme en souffrance indescriptible avec le document qu’il lisait en guise d’adresse à la Nation.
« J’ai vu un personnage qui se reproche dans son fort intérieur, qui regrette et qui ne sait plus comment sortir son pays de l’engrenage social, économique, politique et sécuritaire dans lequel les lobbies ont contribué à plonger le pays à son nom et au compte de leurs intérêts égoïstes.
J’ai vu et entendu un officier (jadis, cette grande fierté nationale qui s’est révélée lors du défilé militaire à la fête de l’indépendance du 02 octobre 2018 et un espoir suscité le 05 septembre 2021 pour bon nombre de Guinéens) épuisé sous le poids de la gestion des affaires publiques à son nom. Cet officier, qui sait pertinemment qu’après plusieurs promesses et engagements non tenus, sans raisons justifiées ou justifiables, qu’il n’y a aucune possibilité de se faire croire sur parole, même par les Guinéens et Guinéennes qui le soutiennent uniquement pour les intérêts personnels qu’ils se procurent à travers lui et sa gouvernance.
J’ai vu quelqu’un perdu dans un discours fleuve, qui en dehors de l’auto flagellation perceptible des différents clans maîtres du pays incarnés par des départements et organes de la Transition, n’avait pas grande chose à vendre au peuple comme résultats en lien avec ses engagements et promesses d’officier et homme d’Etat », a-t-il regretté, avant d’ajouter:
« Je souffre aujourd’hui dans ma dignité et mon rêve d’émergence accélérée et durable que j’ai toujours nourri pour mon pays par le bien être de ses filles et fils dans leur diversité.
Qu’avons nous fait à Dieu pour vivre cette Guinée! Une Guinée de la haine et de la peur de l’autre qui s’amplifie. Une Guinée, surtout, où le gain facile en accédant aux responsabilités publiques administratives et institutionnelles contre le progrès collectif est devenu culture et religion. Une Guinée où n’ont droit au dialogue face aux problèmes et défis publics, que ceux et celles qui se résout à s’aligner sans apporter de la contradiction démocratique pour construire des solutions adéquates et pérennes. Cette Guinée, alors chantant la liberté par son texte (hymne nationale) fondateur, qui observe ses enfants contraints au silence au prix de leur vie quand leurs libertés sont menacées ou violées, qui les (ses enfants) regarde cloués sous le coup des disparitions forcées, des enlèvements, des arrestations et détentions arbitraires, sans aucune réponse adéquate des services judiciaires et sécuritaires du pays », a-t-il fait savoir.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
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