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Bras de fer entre avocats et Charles Wright : le conseil de Marcel adresse une lettre au ministre de la Justice

Alors que les audiences du procès des événements du 28 septembre 2009 ont repris ce lundi, 5 juin 2023, au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, les avocats ont brillé par leur absence. En cause, ils sont à couteaux tirés avec le ministre de la Justice, après le rejet par ce dernier de l’aide juridictionnelle qu’ils ont demandée. Si Alphonse Charles Wright promet de ne pas bouger d’un seul « iota », le camp d’en face ne compte pas lâcher prise également.

Dans une lettre adressée au Garde des Sceaux et dont la rédaction de Siaminfos.com détient copie, le conseil de l’un des accusés a tenu à interpeller l’ancien procureur général près la Cour d’appel de Conakry : « Monsieur le ministre de la Justice, dans la vie, tous les combats ne se livrent pas, car toutes les guerres ne se gagnent pas. Personne ne gagne dans un affrontement, dans de l’escalade, dans la violence verbale. Quand Dieu dans magnificence vous choisit parmi tant d’autres de vos semblables pour la direction des affaires pendant un certain moment, demandez-lui la sagesse et l’humilité. Avez-vous pensé aux engagements de notre pays contenus dans le mémorandum signé avec le bureau de la Cour pénale internationale avant d’accepter un seul jour perdu de ce procès ? », s’interroge-t-il avant de poursuivre :

« Pensez-vous un instant à ces accusés qui, au-delà de leurs inquiétudes quant aux sorts à eux réservés, vivent dans des conditions exécrables et fatidiques de détention préventive ? Avez-vous pensé à ces victimes qui, depuis plus d’une décennie réclament justice ? Avez-vous en fin pensez aux impacts d’un tel procès sur la vie professionnelle, sociale et familiale des Avocats ? », martèle-t-il.

A en croire l’avocat de Marcel, le garde des Sceaux reste et demeure le seul « perdant » dans ce bras de fer : « Je n’ai plus besoin de vous rappeler que les avocats ne sont pas des fonctionnaires de l’administration publique. Qu’ils vivent d’honoraires payés par leurs clients. Si à votre jeune âge, vous avez pu gravir les échelons pour vous retrouver à ce poste, vous devriez en être jaloux pour protéger cet acquis. Savoir sauvegarder ses intérêts quelle que soit la manière n’est nullement une faiblesse, mais une preuve de grandeur et de maturité d’esprit. En tout état de cause, le terrain dans lequel vous fermez les poings contre les avocats est votre pépinière, s’il y a un perdant, ce sera inéluctablement vous et vous seul. Ce procès que l’on qualifie de procès du siècle, si vous le réussissez, vous serez dans l’histoire de la plus belle des manières, mais le contraire ne vous sera que regret pour le reste de votre vie. Il est donc temps pour vous d’éviter le chavirage au bateau qui tangue déjà aux flots successifs d’une mer agitée par la situation politique et économique du pays. Vous n’avez pas eu besoin de texte de loi pour créer de bonnes conditions de travail pour les autres acteurs du procès. Pourquoi monsieur le ministre ? », s’interroge-t-il.

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Face à cette situation, il invite Alphonse Charles Wright à jouer la carte de l’apaisement, en acceptant de parler avec le camp d’en face : « Ça ne vous coûte rien de venir à la maison, dans votre maison pour parler avec vos amis d’hier (les avocats) et une solution sera trouvée à votre honneur. Ceci est un devoir de jeunesse, car votre échec au sein de ce département stratégique, détenteur de la boussole de cette transition m’indignera. Dans l’espoir que vous me lirez au chevet de votre lit et que la nuit portera conseil, je vous souhaite une excellente journée dominicale monsieur le ministre.  Evitez la guerre des hommes en robe noire », a-t-il conseillé.

 

Mohamed Lamine Souaré pour siaminfos.com

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