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Aliou Bah à la barre: « On m’emprisonne parce que je dérange »

Condamné en première instance à deux ans de prison, Aliou Bah, président du parti MoDeL, comparaît ce mardi devant la Cour d’Appel de Conakry. Face aux juges, l’opposant a rejeté en bloc les accusations portées contre lui, dénonçant une détention arbitraire liée à ses prises de position politiques.

Ce mardi, 26 mars 2025 , la Cour d’Appel de Conakry a accueilli un nouveau chapitre du bras de fer judiciaire entre l’État guinéen et Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL). Condamné à deux ans de prison en première instance, l’opposant politique est apparu déterminé devant la barre, où il a livré un plaidoyer offensif.

D’entrée, Aliou Bah a rejeté les faits qui lui sont reprochés. «Je ne reconnais pas les accusations portées contre moi. Les arguments avancés pour justifier mon arrestation sont infondés », a-t-il déclaré avec fermeté, dénonçant un procès motivé par des considérations politiques.

Revenant sur les circonstances de son interpellation, l’opposant a décrit un dispositif digne d’un scénario de film.

«Le jour de mon arrestation, aucune notification ne m’a été faite. Nous avons été retenus pendant quatre heures à la frontière avant d’être transférés à Conakry par des hommes cagoulés et lourdement armés », a-t-il expliqué.

Il affirme avoir ensuite été détenu dans des conditions déplorables. « J’ai été enfermé dans une cellule insalubre, aux côtés d’inconnus. Je sais que je ne suis pas le premier dans cette situation, mais j’espère être le dernier. Cependant, je ne mérite pas un tel traitement », a-t-il martelé.

Pour Aliou Bah, son incarcération est directement liée à ses prises de position critiques envers les autorités de la transition. Il affirme que ses propos, pourtant basés sur le droit, dérangent les cercles du pouvoir.

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«Ce qu’on me reproche, ce n’est pas un crime, mais une opinion », a-t-il souligné, rappelant avoir interpellé publiquement les dirigeants sur leurs engagements : «Nous allons vous confronter à vos actes. »

Plus surprenant, l’opposant révèle avoir été approché pour rejoindre la junte après la prise du pouvoir. Une proposition qu’il affirme avoir catégoriquement refusée. «J’ai répondu ‘Vous vous êtes engagés à organiser des élections, alors faites-le. Je me présenterai et je me battrai sur le terrain des idées.»

Dans un plaidoyer à la fois personnel et politique, Aliou Bah a posé la question de l’avenir du pays. « Quel type de société voulons-nous bâtir ? Une société qui emprisonne un intellectuel reconnu ou une société qui valorise les opportunistes ? » s’est-il interrogé, interpellant la Cour sur l’image que cette affaire renvoie aux générations futures.

Malgré l’épreuve, il se dit prêt à assumer ses responsabilités : « Je ne regrette rien de ce que j’ai fait pour mon pays. Et j’ai la conviction que la justice saura me rétablir dans mes droits. »

En attendant, Aliou Bah reste fidèle à sa ligne , celle d’un combat politique qu’il entend poursuivre, quelles qu’en soient les conséquences.

MAD depuis la Cour d’Appel de Conakry pour siaminfos.com

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