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Boké: zoom sur l’île de Boffadar, confronté à un manque de centre de santé, d’école et d’eau depuis l’indépendance de la Guinée

Boffadar est l’un des 14 districts de la sous-préfecture de Kanfarandé dont la population est estimée à plus quatre mille habitants. Une localité humide, située à 15 kilomètres de Kanfarandé où l’on cohabite avec l’eau depuis toujours et qui aujourd’hui menacé par la montée des eaux. Dans cette bourgade abandonnée à elle-même depuis le premier régime, les habitants n’ont bénéficié d’aucun programme de développement à l’image d’autres villages situés dans les zones rurales de la Guinée.

Les habitants de cette île vivent dans des conditions déplorables, disent-ils. Entre manque d’eau potable, de services de soins de qualité et d’éducation, tout manque ou presque. Mais ce qui inquiète le plus, c’est le fait que la maison construite en terre battue tombe souvent quelques temps après la construction. Un phénomène qui préoccupe la communauté, selon Ibrahima Kantchoumpan Bangoura.

« Vous savez pour venir ici, il faut emprunter les pirogues. Donc ce qui fait que nous n’avons pas de maison en dur , tout est en terre battue. Et quand vous construisez, quelques temps après, la maison se fissure d’abord au niveau du soubassement, ensuite le mur, et elle commence à tomber. Nous sommes victimes de la montée des eaux de la mer qui nous entoure ici. Chaque fois, on est obligés de construire un nouveau toit», explique cet habitant du village Nalou.

Ces insulaires sont obligés de changer à tout moment d’endroit pour fuir l’eau qui menace leurs habitations.

«C’est notre quatrième déplacement parce qu’à tout moment quand on trouve que l’eau ne fait que monter, on délocalise le village pour aller dans un autre lieu. C’est devenu une routine pour nous avec tout ce que cela implique en termes de moyens et d’efforts. Vraiment, nous ne savons plus quoi faire car nos parents ont vécu comme ça jusqu’au jour où je vous parle », déclare Fatoumata Bangoura, citoyenne du village

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A Boffadar, l’Etat est inexistant depuis l’accession de la Guinée à l’indépendance, affirme le président du district, Ibrahima Kantchoumpan Bangoura.

«Vous avez arpenté le village et vous avez vu à quoi ressemble la vie ici. Aucun symbole de l’Etat, rien, pas d’école, ni de centre de santé encore moins d’adduction en eau potable. Nous sommes complètement oubliés par l’Etat guinéen à cause peut-être de notre positionnement géographique. C’est triste! Nous sollicitons de l’aide de la part du gouvernement afin qu’on puisse au moins avoir un centre de santé nous permettant de nous soigner sur place et une école pour scolariser nos enfants », lance –t-il.

Les barques sont les seuls moyens permettant au villageois de se déplacer d’un point à un autre. Et souvent, des chavirements sont enregistrés, faisant de nombreux cas de morts et des pertes énormes de marchandises.

 

Boké, Bailo Bah pour Siaminfos.com

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