Bousculade meurtrière au stade de Nzérékoré: un rapport accablant pointe des défaillances sécuritaires
Plus de deux mois après la tragédie du stade du 3 avril de Nzérékoré, un rapport conjoint d’Avocats Sans Frontières Guinée (ASF-Guinée) et de plusieurs ONG a révélé ce vendredi, 14 février lors d’une conférence de presse l’ampleur du drame. Le bilan officiel fait état de 140 morts, 11 disparus et des dizaines de blessés.
Ce rapport met en lumière des failles majeures dans l’organisation et la gestion sécuritaire des événements publics en Guinée. Il appelle à des réformes urgentes pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
Des familles endeuillées et un besoin de justice
Lors de la présentation du rapport devant la presse, Me Christophe Koné, président d’ASF-Guinée, a insisté sur la nécessité de rendre justice aux victimes « à la suite de l’enquête, 156 familles ont été identifiées, avec 140 décès confirmés, 11 disparus et plusieurs blessés. Parmi elles, 98 réclament justice, tandis que 58 préfèrent s’en remettre à Dieu.»
Ce drame a non seulement endeuillé des centaines de familles, mais il a également laissé de nombreux survivants sans assistance médicale adéquate.
«Beaucoup de blessés n’ont pas reçu les soins nécessaires. Nous avons constaté une prise en charge insuffisante, tant sur le plan médical que psychologique », a ajouté Me Koné.
Des recommandations pour éviter une nouvelle catastrophe.
Face à cette situation, le rapport exhorte le gouvernement et le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) à prendre des mesures concrètes. Parmi les recommandations phares. «Mobiliser des fonds pour une assistance matérielle et financière aux victimes. Assurer une prise en charge médicale complète des blessés. Offrir un accompagnement psychologique aux familles endeuillées. Former les forces de l’ordre à une meilleure gestion des mouvements de foule et à l’usage raisonné des gaz lacrymogènes.»
Le rapport appelle également les journalistes et les défenseurs des droits humains à poursuivre leur travail de dénonciation des violations des droits et à accompagner les victimes dans leur quête de justice.
Au-delà du drame humain, cette bousculade meurtrière soulève des questions sur la capacité des autorités guinéennes à garantir la sécurité des événements publics. Ce rapport constitue un test pour le gouvernement : les familles des victimes attendent des actes concrets, au-delà des simples promesses.
MAD pour siaminfos.com