Chaque 21 février, l’humanité célèbre la journée mondiale de la langue maternelle. Pour l’année 2024, cette journée est passée presque inaperçue dans la commune urbaine de Kankan. Néanmoins, les promoteurs de l’écriture N’ko ont organisé ce vendredi, un point de presse pour expliquer l’importance de la langue maternelle dans une société. Mamoudou Kotèban Camara, l’un d’eux a fait un bref rappel historique : « Historiquement, depuis 1887, le monde a cherché à créer une langue commune dans laquelle tout le monde pourrait se retrouver afin de développer leurs communautés respectives. À cette époque, un savant russe a créé un alphabet composé de 26 lettres dans le but de créer une langue commune, mais cette initiative n’a pas abouti. Selon lui, le progrès ne peut être réalisé qu’en présence d’une multitude de langues. À titre illustratif, les pays développés étudient leur propre langue maternelle, tandis que les pays sous-développés sont souvent contraints d’apprendre des langues étrangères », a-t-il fait remarquer.
Poursuivant son argumentation, il soutient que la plupart des sciences sont nées en Afrique : « La science ne connaît aucune langue. La preuve en est qu’aucune science n’est née en France ou en Amérique. Toutes les sciences sont nées en Afrique ici », affirme Mamoudou Kotèban Camara.
Pensant que le développement d’une langue dépend de sa communauté, ce promoteur de la langue maternelle formule une doléance : « Personne ne connaît la première langue dans ce monde, mais le développement d’une langue dépend de sa communauté. Donc, nous demandons à tout un chacun d’étudier nos propres langues afin d’être de vrais scientifiques. Sinon, étudier dans les autres langues ne donne absolument rien », a-t-il conclu
Les promoteurs de la langue maternelle dans la région administrative de Kankan demandent l’inscription des langues maternelles dans la nouvelle Constitution guinéenne.
Kankan, Pathé Sangaré pour Siaminfos.com