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Condamnation de deux activistes: « Ils n’ont absolument rien fait pour être en prison en réalité », selon Ibrahima Balaya Diallo 

Le mercredi 14 août 2024, le tribunal de première instance de Mafanco a condamné deux membres de la Dynamique des Organisations de la société civile guinéenne à un an d’emprisonnement dont six mois assortis de sursis et au paiement de 500 000 GNF chacun. Mamadou Ramadane et Mamadou Korka ont été reconnus coupables des faits “de manifestation publique interdite”.

Interrogé ce jeudi par un de nos reporters, Ibrahima Balaya Diallo, porte-parole du forum des forces sociales de Guinée, a condamné cette décision judiciaire avant d’exiger la libération immédiate de ses camarades.

« À chaque fois qu’un activiste de la société civile est interpellé, condamné pour ses opinions, nous, ça nous pose toujours des problèmes. C’est-à-dire que c’est antinomique au discours du 5 septembre, de prise du pouvoir, où on nous avait dit que chaque personne serait enfermée pour avoir exprimé son opinion, et une opinion contraire à l’opinion ambiante.

Maintenant, le problème, c’est qu’il y a un danger qui se profile. C’est que maintenant, on voudrait que tout le monde s’aligne sur une même idéologie, sur la pensée unique. Mais ça, ce n’est pas possible. Même Dieu qui nous a créés, ne fait pas l’unanimité. A plus forte raison, quelqu’un qui est arrivé au pouvoir, non pas par une élection. On sait comment il est arrivé. Moi, je crois que ce n’est pas une bonne image que nous projetons de notre pays. Nous avons besoin aujourd’hui de beaucoup de calme, de beaucoup de possibilités de discussions. Comment échanger entre nous, voire comment s’en sortir? Parce qu’aujourd’hui, le contexte mondial est déjà très très très chargé. Donc, on ne peut pas aujourd’hui se permettre, dans un petit pays fragile, d’être toujours dans des situations de conflits simples. Ce n’est pas possible », a dit l’activiste de la société civile avant de poursuivre:

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« On ne peut pas ne pas condamner. D’ailleurs même, c’est notre première réaction. Mais quiconque est arrêté aujourd’hui, surtout un activiste de la société civile, nous, notre premier credo, d’abord, c’est de condamner. Après, il faudra essayer les voies et moyens pour qu’on les libère, parce qu’ils n’ont rien fait. Ils n’ont fait qu’exprimer leur opinion. On va faire une déclaration pour ça d’ailleurs, pour vraiment alerter l’opinion nationale et internationale sur la situation, sur ce qui est en train de se passer. Nous exigeons leur libération sans condition. Ils n’ont absolument rien fait pour être en prison en réalité. Qu’est-ce qu’ils ont commis ? C’est de dire que peut-être il faut finir la transition au 31 décembre 2024. Ou bien parce qu’ils ont dénoncé la fermeture des médias. Ce n’est pas des délits constitutifs », indique notre interlocuteur, qui dénonce l’attitude des autorités qui, selon lui, s’avèrent hostiles aux critiques:

« On va en parler entre nous, ça au moins c’est clair. De toute façon, ça fait trop. Déjà, on a deux de nos camarades, ça fait 35 jours qu’on ne sait pas où ils sont. ce sont des problèmes qui sont en train de tomber sur la tête du CNRD et sur nous-mêmes en tant qu’activistes. Voilà aujourd’hui, il ne faut pas avoir une voix contradictoire. Il faut s’aligner sur une idéologie, etc. Voilà ce qui est l’idéologie du CNRD. Mais ça, ce n’est pas possible. Il y a des gens qui seront avec le CNRD, on les comprendra, mais il y a ceux qui aussi, ne seront pas avec le CNRD. Ceux-là aussi, il faudra les comprendre », a-t-il conclu.

Ibrahima Camara pour siaminfos.com

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