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Kankan : immersion dans l’univers des confectionneurs de briques de terre cuite au niveau des berges du fleuve Milo

En Guinée, la plupart des jeunes sont confrontés au chômage après l’obtention de leurs diplômes. Certains pour subvenir à leurs besoins ont crée de petites entreprises, d’autres se lancent dans des activités génératrices de revenus. C’est le cas de Jacques Koïvogui qui se débrouille au bord du fleuve Milo dans la confection des briques cuites appelées « briki woulénin » en maninka.

Ici, les briques passent par plusieurs processus de confection avant de se retrouver dans les camions, direction les chantiers de construction :

 » Quand on creuse la terre, il y a un moteur installé près de l’eau du fleuve qui nous aide à mouiller la terre, quand la terre est mouillée on mélange bien pour faire des briques. Après le séchage des briques, on taille bien pour enlever les imperfections et on les classe pour les brûler (cuire). Après la cuisson, on vend aux constructeurs. Je ne veux pas rester à la maison donc je viens travailler ici pour satisfaire mes besoins « , explique Jacques Koïvogui.

Comme l’extraction incontrôlée du sable, cette activité contribue grandement à la dégradation du fleuve Milo. Jacques est conscient de cela mais estime que l’eau est indispensable dans son travail de confection de briques :

« De nos jours, notre activité n’est pas la seule qui dégrade le fleuve Milo. Toute la population de Kankan doit prendre conscience pour prendre soin de ce fleuve, car il joue un rôle important pour la ville. Je sais très bien qu’on dégrade mais on ne peut pas confectionner des briques sans utiliser de l’eau, l’affaire de brique non seulement ça dégrade le fleuve mais ça détruit l’environnement aussi. Mais, on doit prendre soin de notre fleuve, sinon le jour où ça va disparaître, la population sera obligée de se déplacer, parce qu’on ne peut pas vivre en dehors de l’eau« , a-t-il indiqué.

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Lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2020, le Pr Alpha Condé à l’époque président de la République, avait promis d’envoyer des machines de confection des briques pour faire quitter les confectionneurs sur les berges du Milo. Mais, cette promesse comme des centaines d’autres, n’a jamais été réalisée. Même si cela se matérialise un jour, Jacques Koïvogui dit ne pas être prêt à quitter le long du MIlo :

 » Là où tu te débrouilles un peu, si on vient te dire que là-bas est arrêté, là où tu satisfaisais tes besoins, il y aura des conséquences là-bas. »

 

 

Cheick Ahmed depuis Kankan pour Siaminfos

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