Fin de la transition le 31 décembre 2024? « Le peuple de Guinée attend cette échéance », prévient Cellou Dalein
Théoriquement, la transition guinéenne doit toucher à sa fin le 31 décembre prochain. Un délai qui ne sera pas tenable si l’on s’en tient aux déclarations des autorités de la transition notamment le Premier ministre. A entendre le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), l’occasion ne sera pas du tout donnée à la junte guinéenne de rester au pouvoir après le 31 décembre 2024.
D’entrée, Cellou Dalein Diallo a contredit les chiffres publiés par le gouvernement suite au drame du week-end dernier à N’Zérékoré. « Les informations que j’ai eues en téléphonant à des responsables de mon parti qui vivent là-bas, ils font état de plus de 100 morts. Il y a les responsables de la diaspora forestière qui parlent de 300 morts. Il y a bien entendu les organisations de la société civile qui sont à N’Zérékoré qui estiment qu’il y a 135 morts et 50 disparus, je crois que ça correspond à la réalité. La commission d’enquête, ça dépendra des personnalités qu’on doit recruter pour être membres. Nous sommes en Guinée, en Afrique, les gens vont avoir tendance à soutenir naturellement le bilan qui a été annoncé par les autorités qui sont gênées par ce qui arrive parce qu’ils savent qu’ils sont responsables de l’organisation de cette manifestation sans prendre aucune disposition pour la sécurité des participants », a-t-il dénoncé avant de poursuivre :
« Le peuple de Guinée attend cette échéance. Le CNRD et Mamadi Doumbouya ont librement décidé de ne pas rester un jour de plus au-delà de 31 décembre. A plusieurs reprises, il a été interrogé par des journalistes dont des journalistes de RFI à l’époque et il a toujours dit qu’il ne resterait pas un jour de plus après le 31 décembre 2024. Ils ont passé un accord avec la CEDEAO au terme duquel ils s’engagent à rendre le pouvoir aux civils le 31 décembre. Le peuple de Guinée estime qu’à partir de cette date il n’aura aucune légitimité de concerter le pouvoir. A partir de cette date, on ne va plus reconnaître la junte et on va demander la mise en place d’une transition civile chargée exclusivement d’organiser les élections et de rendre au peuple son droit de choisir librement ses dirigeants. Nous n’avons pas d’armes pour nous défendre, nous n’avons pas d’argent pour corrompre les citoyens, mais nous avons cette ferme volonté des citoyens à exercer leurs droits de choisir leurs dirigeants à tous les niveaux. Et je pense que c’est une force redoutable, la force du peuple. Nous allons appeler la population à sortir pour exiger le départ de la junte qui n’a aucune légitimité, qui s’est empirée du pouvoir par les armes, qui le conserve aujourd’hui par les armes et par la corruption en utilisant les ressources publiques à cette fin », a-t-il déclaré chez nos confrères de RFI.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
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