Depuis un bon moment maintenant, le Programme Simandou 2040 porté par le président de la République occupe une place de choix dans le programme de développement socio-économique de la Guinée pour les 15 prochaines années. Chaque département ministériel et l’ensemble des organismes de l’État se déploient davantage pour que cette initiative présidentielle réussisse. Cependant, si l’opinion a de par le passé pris connaissance du contenu des conventions minières précédentes, force est de constater que celle relative au Programme Simandou 2040 reste pour le moment moins connue du grand public. Ce qui amène les opposants au pouvoir actuel à pointer du doigt un flou total autour dudit programme.
Interpellé sur la non-publication de la convention minière du Programme Simandou 2040 lundi, 27 janvier 2025, le Premier ministre n’est pas passé par le dos de la cuillère pour évoquer un secret d’État. D’entrée, Amadou Oury Bah a laissé entendre que « chaque pays défend ses intérêts, et la diffusion d’informations stratégiques majeures peut porter préjudice. Vous croyez que tout le monde veut que la Guinée s’en sorte ? Que tout le monde voit d’un bon œil l’évolution de la Guinée à travers Simandou ? Lorsque que vous êtes informé d’une situation qui peut mettre en péril les intérêts de votre pays, est-ce que pour des questions de transparence il faut que le peuple soit informé ? Le peuple est déjà acquis puisqu’il voit ce qui est en train d’être construit. Le peuple veut du transport ferroviaire, de l’emploi, que son niveau de vie progresse, voir ce pays se moderniser », a-t-il argumenté avant de poursuivre :
« Chaque chose a son temps, ce n’est pas cette volonté de croire qu’il y a quelque chose de caché derrière, non ! Il y a des intérêts stratégiques majeurs. Est-ce qu’un gouvernement responsable va-t-il mettre sur la place publique sa stratégie nucléaire ou industrielle dans un contexte de convoitise, de rivalité maximale ? Soyons responsables », a-t-il conseillé.
Plus loin, le patron du palais de la Colombe a cité un exemple qui motive leur décision de ne pas publier pour le moment cette convention minière. Il s’agit de la société Guinea Alumina Corporation (GAC).
« Au début, l’objet était d’utiliser la bauxite issue de ce qui était rejeté par la Compagnie de Bauxite de Guinée (CBG) pour réutiliser cette bauxite pour avoir une usine d’aluminium. Mais des responsables guinéens peu soucieux de l’avenir et de l’intérêt de leur propre pays, sont allés négocier avec d’autres pays pour leur dire de se contenter simplement d’exporter la bauxite pour construire l’usine d’aluminium dans les autres pays, en sacrifiant et en trahissant les intérêts de ce pays. Aujourd’hui, il y a une crispation et dans peu de temps, grâce à la compréhension mutuelle, ce problème va être résolu », a-t-il rassuré dans l’émission « On fait le point » chez nos confrères des médias d’État.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
Tél. : 627 56 46 67
E-mail : souaremohamedlamine56@gmail.com