Gaoual, Charles, Goumou et Cissé blanchis par la CRIEF: «Ça ne m’étonne pas, j’ai été alerté…» (Alseny Farinta)
Vingt-quatre heures (24H) après la décision du parquet spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) qui a blanchi des anciens ministres et en fonction, l’activiste, auteur des dénonciations, prend la parole. Alseny Farinta CAMARA dit ne pas être surpris par cette décision. Car explique t-il, depuis mi-juillet, il avait été alerté qu’aucune suite favorable ne sera donnée par la juridiction spéciale.
La sortie du procureur spécial qui a révélé n’avoir pas trouvé de preuves suffisantes pour poursuivre Charles Wright, Bernard Goumou, Ousmane Gaoual Diallo et Moussa Cissé n’étonne pas Alsény Farinta Camara. Dans un écrit distillé à la presse mardi soir, l’activiste a fait savoir qu’il était déjà au courant du sort de cette affaire.
«Ça ne m’étonne pas ! J’ai appris la nouvelle à travers un journaliste dans la soirée du lundi 05 juillet 2024. Pendant les préparatifs du marathon Anti-corruption de 36 Km, j’ai été alerté sur mes dénonciations concernant cinq personnalités que la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) ne donnera aucune suite favorable. Je suis conscient que ces dossiers soumis à l’appréciation du parquet n’ont pas la même complexité mais la sortie influencée du procureur spécial mérite d’être questionnée », indique-t-il.
L’acteur de la société civile et membre du FNDC est convaincu que des éléments de langage ont été imposés aux magistrats. Mais cela, souligne-t-il, n’affectera point son engagement pour la promotion de la bonne gouvernance.
«La société civile guinéenne a accueilli majestueusement la création de la CRIEF. Nous considérons cette Cour comme étant le plus grand acquis de la transition du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). Mais, hélas ! Je comprends le dilemme dans lequel se trouve le parquet spécial lorsqu’on appelle des magistrats à la mi-journée pour leur imposer des éléments de langage. C’est juste ahurissant pour le contribuable guinéen !
Je continue de faire mon devoir citoyen conformément aux instruments juridiques nationaux et étrangers auxquels la Guinée a souscrit pour promouvoir une gouvernance vertueuse, transparente et redevable dans la gestion de la chose publique. Il ne faut pas se leurrer puisque ces classements sans suite décidés après les enquêtes préalables de l’agence nationale de lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance (ANLC-PBG) sont contraires à la réalité.
J’estime qu’il y a eu un blanchiment prématuré de procédure dans laquelle Dr Bernard Goumou, Moussa Cissé, Ousmane Gaoual Diallo et Alphonse Charles Wright devraient être inculpés pour la gravité des faits dénoncés, jugés et mis en prison. Il y a de la matière à poursuivre dans tous ces dossiers y compris Amadou Doumbouya qui a été aussi été blanchi en catimini », dit-il.
En dépit de ces décisions rendues par la CRIEF, Alseny Farinta Camara insiste sur le fait qu’il y a une course effrénée à l’enrichissement rapide des cadres au sein de l’administration guinéenne.
«Je persiste sur le fait qu’il y a en ce moment une course effrénée à l’enrichissement rapide des fonctionnaires, des agents de l’État et des prestataires publics au sein de l’administration guinéenne. Ils baignent quasiment tous dans la corruption devenue endémique, la concussion, le blanchiment des capitaux, les détournements de fonds publics, etc », a-t-il martelé avant de conclure:
« Je n’abandonnerais pas ces dossiers de corruption auxquels je crois comme ma paume. Je vais continuer à me battre pour réclamer justice. Je ne désespère pas de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) qui nécessite aujourd’hui une refonte complète afin de favoriser la meilleure gouvernance des affaires publiques», a-t-il conclu.
Reste à savoir si l’activiste de la société civile rassemblera d’autres preuves qui pourraient incriminer ces ministres et autres cadres cités.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com