Outre des journées et semaines d’assainissement ainsi que d’autres initiatives présidentielles entreprises dans le cadre de ramassage d’ordures en Guinée notamment dans la capitale Conakry, les ordures continuent de résister. Un peu partout dans les communes, au sein des différents marchés, dans les rond-point, quartiers et secteurs, le constat est alarmant. Chose qui met en doute le travail des départements en charge de la gestion des ordures. Quelle solution pour assainir la vielle de Conakry ? Une question que Sory Camara, président de la fédération des gestionnaires de déchets de Guinée a tenté de répondre ce lundi, 14 avril 2025 dans l’émission Le Scanner de Cavi Médias.
Interrogé, ce spécialiste des questions d’assainissement et de la gestion des déchets ne passe pas par mille chemins pour évaluer la problématique de gestion des ordures.
« Aujourd’hui on parle d’assainissement et de la gestion des ordures, mais ce n’est pas encore une priorité pour l’Etat. C’est une préoccupation, mais ce n’est pas encore une priorité de l’État. On a toujours dit que l’État doit créer un fonds spécifique pour gérer les déchets en Guinée et créer un observatoire d’assainissement. Aujourd’hui on a cet observatoire dans plusieurs secteurs, mais pourquoi le secteur d’assainissement n’en a pas? On a des fonds dans plusieurs secteurs, mais pourquoi dans le secteur d’assainissement on n’a pas de fonds national dédié spécialement pour financer des acteurs impliqués dans la gestion. Donc à un moment donné, il faut que l’Etat se remette en cause pour dire que si dans le secteur d’assainissement ça ne marche pas, ce n’est pas des communes mais ça relève d’un rôle régalien du gouvernement qui doit aménager des infrastructures, doter des moyens aux acteurs qui doivent faire l’assainissement. Tant qu’on ne dispose pas de fonds, nous n’aurons pas de moyens pour financer nos projets. On ne pourra pas atteindre les objectifs qu’on s’est fixés. Tant que la Guinée ne disposera pas une ligne de crédit pour financer l’assainissement, on ne va jamais atteindre nos objectifs », insiste le président de la FEGEDEG.
Dans le même sillage, Sory Camara mise également sur des réformes institutionnelles et la qualification de la main d’œuvre.
« Il faut aussi faire des réformes institutionnelles. La gestion des déchets est très dispersée et éparpillée entre les départements ministériels. Il faut donc responsabiliser un seul ministère qui va avoir des départements en charge des eaux usées, des déchets solides et autres. C’est le premier à faire. Et le deuxième, il faut créer des fonds pour soutenir des initiatives d’assainissement, il faut aussi former la main-d’œuvre dans ce secteur c’est impératif », a-t-il préconisé.
De l’œil d’un spécialiste, Sory Camara indique que « si les ordures persistent, c’est parce que les déchets ne sont pas valorisés », a-t-il dit.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
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