À Kankan, le vol de moto reste un problème récurrent. Dans les commissariats de la ville, la plupart des déclarations de perte concernent des vols de moto. Récemment, un journaliste a été victime des malfrats. Sa moto de marque Néo avait été volée dans sa chambre alors qu’il dormait avec sa famille.
Après avoir signalé le vol à la police il y a plusieurs semaines, trois personnes soupçonnées d’avoir dérobé sa moto ont été interpellées et placées en garde à vue au commissariat central de Kankan.
«Un matin, un numéro inconnu m’a appelé pour m’informer qu’il avait retrouvé ma carte. Automatiquement, j’ai dit Dieu merci, car cela faisait longtemps que je la cherchais. Je lui ai demandé où je pouvais le retrouver pour la récupérer. Il m’a donné rendez-vous près d’une école appelée El Ayouba Kouyaté, dans le quartier Missiran, vers Mobile. En arrivant sur place, j’ai appelé et deux jeunes sont venus sur une moto de marque Néo bleue. L’un d’eux m’a remis la carte et s’apprêtait à partir. Je leur ai demandé d’attendre et de m’expliquer comment ils étaient entrés en possession de ma carte. L’un d’eux m’a répondu que c’était le fils de son grand frère qui l’avait ramassée par terre. Je leur ai alors demandé de me conduire chez leur « grand » pour que je puisse le remercier personnellement. Ils m’ont conduit chez lui et, une fois sur place, je lui ai proposé de nous rendre ensemble à la radio pour que mon directeur puisse aussi lui exprimer sa gratitude. C’est ainsi que nous sommes partis à la radio. Pendant qu’il s’entretenait avec le directeur, nous avons alerté la police. Lorsque le pick-up est arrivé, j’ai demandé aux agents de nous accompagner au domicile des jeunes. À notre arrivée, certains ont pris la fuite, mais nous avons réussi à interpeller deux autres suspects, portant leur nombre total à trois », a expliqué Abdoulaye Kallo avant de poursuivre:
«Quand nous avons déposé les présumés à la police mercredi, on nous a demandé de revenir le jeudi matin. Le lendemain, mon directeur s’est rendu sur place, mais les agents lui ont dit de repasser plus tard, car l’enquête n’était pas encore terminée. Ce vendredi matin, ils ont finalement appelé mon directeur pour lui demander de me rendre au commissariat. À mon arrivée, j’ai découvert une moto ressemblant à la mienne, mais après vérification, ce n’était pas la bonne. Ensuite, on m’a demandé de patienter, car les suspects allaient être déférés en ma présence. Cependant, lorsque je les ai vus, ils n’étaient plus que deux au lieu de trois. J’ai immédiatement demandé au commissaire où se trouvait le troisième suspect. Il m’a répondu qu’il ne savait pas. J’ai alors dit que nous ne partirons pas tant que le troisième suspect ne sera pas là. S’il ne revient pas, les deux autres ne seront pas déférés. Peu de temps après, le commissaire a appelé l’agent qui l’avait libéré, et il a fini par être ramené. Mais, je ne sais pas ce qui s’est réellement passé. J’ai demandé pourquoi il avait été relâché, mais ils se sont contentés de me supplier de laisser tomber. J’ai insisté pour qu’on m’explique la raison de sa libération, mais je n’ai obtenu aucune réponse claire », a-t-il indiqué.
Le commissaire en charge du dossier sera t-il entendu pour avoir libéré ce suspect sans justification valable ? En tout cas, le dossier se trouve désormais au tribunal de première instance de Kankan.
Mandjou Feredou pour Siaminfos.com