La bibliothèque préfectorale de Boké est-elle en manque de lecteurs: » On ne trouve pas ce qu’on veut »
La bibliothèque préfectorale de Boké est de nos jours moins fréquentée par les lecteurs. Pourtant, ce temple du savoir dispose plusieurs manuels permettant aux élèves et étudiants de faire des recherches afin de mieux se cultiver, selon le gérant de ce centre de lecture. Mais certains citoyens justifient cette faible affluence par une absence notoire de documents en adéquation avec les programmes enseignés.
Le constat est alarmant, comme l’explique Mamadou Konaté Bibliothécaire.
« C’est une triste réalité aujourd’hui à Boké. Élèves et étudiants, tous s’intéressent de moins en moins à la lecture. Et c’est très dommage pour cette jeunesse en quête de repères. La bibliothèque est là pour tout le monde et nous avons de très bons documents ici. Nous sommes passés dans les différentes écoles de la ville pour inciter les gens à venir visiter ce centre de lecture pour rehausser leur niveau, ça y va dans leur intérêt », a-t-il insisté.
De son côté, Mabiba Diaby, un parent d’élèves interrogé sur la question, a une toute autre version de l’histoire de cette bibliothèque. Pour lui, ce désintéressement est dû à un manque de livres qui répondent aux attentes des élèves.
« Moi, je fréquentais souvent la bibliothèque avec mes enfants mais le problème est que, toutes les fois que nous nous sommes rendus là-bas, on ne trouve pas ce qu’on veut. Comme les documents sur les grands résistants africains, mais aussi des livres qui retracent l’histoire des Nalous et les Landoumas qui sont les vrais autochtones de Boké. D’après mes enquêtes, la bibliothèque a eu des problèmes de gestion et donc tous les bons documents sont volés ou empruntés par des gens qui ne les rendent pas », assure Mabiba Diaby.
Le directeur préfectoral de l’éducation de Boké déplore cette situation et demande à tous les enseignants de Boké de pousser les élèves à aller vers cette bibliothèque.
« C’est une bibliothèque qui est à la porte de tout le monde et les portes sont ouvertes chaque jour, selon mon constat. Mais les gens ne viennent pas. C’est une preuve éloquente que les gens ne lisent pas à Boké. Et ce n’est pas du tout normal ce qui se passe parce que comme on dit souvent, la lecture est la nourriture de l’esprit. C’est pourquoi je demande à tous les encadreurs de pousser les élèves à aller lire, c’est pour leur apprentissage », a martelé Ibrahima Fofana.
De nos jours, le constat révèle que la plupart des jeunes préfèrent se connecter sur les réseaux sociaux pour effectuer des recherches, plutôt que de passer des heures à lire des documents.
Boké, Bailo Bah pour Siaminfos.com.