Référendum de 2020 en Guinée : ces révélations surprenantes de Dr Makanéra, ancien commissaire à la CENI
L’épisode du référendum du 22 mars 2020 pour l’adoption de la dernière Constitution sous le régime de l’ancien président Alpha Condé n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Dr Alhassane Makanéra Kaké, ancien commissaire à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), l’institution chargée d’organiser les élections politiques et référendaires à l’époque fait des nouvelles révélations qui ont l’air croustillantes.
L’ancien directeur du département juridique et accréditation de la CENI a indiqué qu’aucun commissaire à l’époque ne connaissait le contenu du projet de Constitution qui a été soumis au peuple pour vote.
« Je n’ai jamais vu le projet que nous nous avons parti soumettre au référendum. Moi je n’ai pas vu et personne [entre les commissaires] ne vous dira qu’il a vu. Après le référendum, c’est moi qui suis parti chercher les documents pour donner à mes collègues pour dire voici le texte sur lequel on a demandé aux Guinéens de voter. Je l’ai trouvé un peu partout. C’est très dangereux, le problème était très grave. Le projet qui a été élaboré a été publié au Journal Officiel. Je dis bien le projet. Et c’est une violation de la loi. Ce n’est pas un projet qu’on publie au Journal Officiel. C’est un texte définitif. Mais eux, ils ont promulgué le projet. Officiellement, la CENI n’a pas été saisi pour aller faire le vote », a-t-il déclaré.
Pire, ajoute l’ancien commissaire de la CENI, « entre le projet qui est du Journal Officiel et celui qui est publié par la Cour constitutionnelle, validé, il y a au moins vingt-deux (22) articles qui étaient absents », a-t-il déclaré.
En validant ce texte dans lequel il y a eu substitution des articles qui ont été déjà votés par le peuple, l’économiste accuse les anciens conseillers de la Cour constitutionnelle d’avoir terni l’image de l’institution.
« On ne peut pas proposer un texte, le peuple l’adopte et par la suite vous revenez toucher ce texte et que la Cour constitutionnelle dit encore que vous avez le droit de modifier ce que le peuple a fait. C’est très grave. C’est une tâche noire sur l’histoire de la Cour constitutionnelle de la Guinée. Ce sont mes amis qui étaient là-bas, la plupart mes étudiants, mais ils ont donné une tâche noire indélébile sur l’histoire de la Cour constitutionnelle de la Guinée en validant ce qui ne devrait pas être validé », a dit Dr Alhassane Makanéra Kaké.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour Siaminfos.com