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Mamou : la délégation spéciale et les femmes du marché Pépé Kalé à couteaux tirés

Rien ne semble aller bien entre des femmes du marché Pépé Kalé et la délégation spéciale de la commune urbaine, récemment installée. Le problème serait né autour de la gestion des fonds issus de ce marché notamment, le recouvrement des taxes. Dans un entretien accordé à notre correspondant basé dans la ville carrefour ce vendredi, 31 mars, ces femmes accusent la Mairie de nourrir l’intention de les faire partir, en augmentant le prix des magasins.

Au micro de Siaminfos’com, Dame Nènen Bah, présidente des femmes du marché, a expliqué l’origine de leurs antécédents avec les autorités communales.

« J’ai entendu dans une radio que moi j’ai dit que les femmes ne payeront pas la taxe des magasins et qu’on ira voir le Colonel Mamadi Doumbouya. On m’accuse.

Personne n’a reçu un papier ici qui prouve que c’est le président Alpha Condé qui lui a donné une place. Mais c’est à cause de nous qu’il a construit le marché. Il a eu pitié de nous. Moi, ce que j’ai dit, quelqu’un ne peut pas quitter un autre endroit pour venir s’installer au marché ici devant nous. C’est ce que j’ai dit.

Je n’ai pas dit encore qu’on ne paie pas la taxe de la commune. On va payer parce que tous les marchés, c’est la commune qui gère. Mais, ils ne vont pas nous faire payer ce qu’on ne peut pas. Aussi, la commune doit comprendre que nous n’avons que 60 magasins. Les autres 60 magasins, nous ne connaissons pas. Si ceux-ci payent une taxe de cinq cent mille ou un million, nous nous ne connaissons pas. Nous, nous payons quinze mille. S’ils viennent dire que les quinze mille sont petits, nous pouvons augmenter. Mais si c’est un prix qu’on ne peut pas payer, nous n’allons pas accepter. C’est ça le problème entre nous », explique Nènen Bah.

Au-delà de ces mises au point vis-à-vis des autorités communales, notre interlocutrice et ses collègues demandent l’assainissement de leur marché.

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« Nous voulons que la commune comprenne que c’est une question de pouvoir. Tout passe, ils n’ont qu’à accepter qu’on se comprenne. Nous sommes leurs mères, nous sommes leurs tantes. Ils sont nos frères et nos pères également. Si on discute, on doit se comprendre. Qu’ils nous disent c’est tel prix qu’il faut payer, en comprenant que ce sont les femmes qui n’ont presque rien qui sont là. Ils peuvent envoyer quelqu’un pour mobiliser les fonds avec les tickets.

Mais eux aussi, ils n’ont qu’à faire leur travail. Les latrines du marché sont pleines, le marché est tellement sale. Les déchets commencent de là-haut jusqu’en bas ici. Nous aussi nous sommes fatiguées. Eux aussi, ils n’ont qu’à faire leur travail puisque l’argent quitte au marché », lance-t-elle.

Une situation face à laquelle, les autorités concernées n’ont pas tardé à réagir. Pour le vice-président de la délégation spéciale de Mamou, « les femmes doivent payer les taxes à la commune. Mais jusqu’à présent certaines ne l’ont pas fait. Certaines sont allées même jusqu’à revendre les magasins là. C’est ce que la commune est en train de régulariser. D’ailleurs ces femmes n’ont qu’à dire Dieu merci parce qu’on a pas dit depuis 2017 jusqu’à maintenant, tout ce que la commune a perdu qu’elles doivent rembourser. Nous ne sommes pas la CRIEF. Mais, nous avons dit qu’à partir du mois de janvier dernier, toutes celles qui doivent payer ces magasins, les recettes doivent revenir au compte de la commune. Et, on n’a jamais dit à quelqu’un de sortir. Imaginez-vous ces trois marchés là, chaque mois, nous perdons quatre-vingt-dix millions », laisse-t-il entendre.

 

 

Mamou, Jacques Kamano pour siaminfos.com

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