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Transition: L’ANAD émet des doutes sur la volonté du CNRD à céder le pouvoir à un civil

L’alliance nationale pour l’alternance et la démocratie doute de la sincérité du comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) de passer le pouvoir aux civils. À la faveur d’une conférence de presse animée ce mercredi, 29 novembre 2023, à Conakry, les membres de la coalition dirigée par Cellou Dalein Diallo, ont dénoncé cet état de fait.

L’ANAD constate avec regret depuis deux ans de transition en Guinée, la volonté manifeste du CNRD de se cramponner au pouvoir. Cela se manifeste, selon Souleymane Souza Konaté par la déclaration par un certain nombre de manquements reprochés à la junte militaire au pouvoir.

« Au rang des nombreux manquements aux engagements du CNRD, l’on peut noter: l’élaboration unilatérale de la Charte de la transition et sa violation délibérée et répétée dont l’article 77 prévoit : La durée de la transition sera fixée de commun accord entre les Forces Vives de la Nation et le Comité National du Rassemblement pour le Développement, l’hyper présidentialisation du régime réduisant ainsi au statut d’assujettis le gouvernement, le CNT et les organes judiciaires se traduisant par une concentration des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire dans les mains du CNRD, les militaires décident de tout, tout seuls, sans concertation aucune », a-t-il déclaré avant de poursuivre en ces termes :

« Le refus dans le mépris et l’arrogance de répondre à l’appel au dialogue sur la transition des forces vives les plus représentatives de la nation, la mise en place du gouvernement de la transition sans concertation politique préalable;
La désignation autoritaire des membres du CNT en imposant à la présidence de l’Institution une personnalité controversée dans le pays et la sous-représentation des partis politiques en son sein.
• La volonté dissimulée du CNRD de rester au pouvoir aussi longtemps que possible illustrée notamment par l’imposition d’un chronogramme irréaliste et onéreux (600 millions de dollars US) incluant le RGPH et le RAVEC, deux opérations longues et coûteuses, comme moyen de génération du fichier alors qu’une révision classique aurait suffit;
Le transfert au MATD de la responsabilité d’organiser les élections, en lieu et place d’un Organe de Gestion des Élections (OGE) indépendant et consensuel, en violation de la Charte de la transition et des engagements internationaux de la Guinée notamment la charte africaine sur la démocratie, les élections et la bonne gouvernance ainsi que le protocole additionnel de la CEDEAO:
• L’instrumentalisation à outrance de la Justice par l’Exécutif à des fins politiques et sa «…théâtralisation, désacralisation, banalisation, infantilisation» pour citer l’AMG>>, dénoncent les acteurs politiques.

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Face à tous ces manquements susmentionnés, l’ANAD promet de continuer à se battre pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

« En l’absence d’un chronogramme crédible et d’un budget réaliste des élections, d’un Organe de gestion de ces élections, d’un Code électoral, d’un opérateur technique, d’un Fichier électoral, l’on peut soutenir, deux ans après le putsch, que la volonté politique de diligenter le retour à l’ordre constitutionnel dans le respect des règles et des principes de la démocratie et de l’Etat de Droit n’existe plus au niveau de la junte guinéenne. L’ANAD réitère son engagement à se battre résolument pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel étant entendu qu’aucun glissement de calendrier ne sera accepté>>, ont-il conclut dans cette déclaration.

Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com

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