Affaire stade de N’Zérékoré : « Les arbitres ne sont pas visés par la plainte déposée auprès du parquet » (Avocat)
C’est du moins la précision faite par Me Paul Lazare Gbilimou, membre du collectif d’avocats des victimes et parents des victimes du drame survenu au stade du trois avril de N’Zérékoré. Au cours de la conférence de presse que le collectif a animée vendredi à la maison de la presse de Guinée, cet avocat a indiqué que leur plainte déposée le 10 mars dernier vise essentiellement les organisateurs de ce tournoi de football, des officiels, ainsi que des autorités militaires de la place.
Cependant dit-il, les arbitres lors de cette finale qui a tourné au drame, ne sont pas dans leur collimateur.
« Les arbitraires bénéficient d’un statut particulier. Ils sont irresponsables des actes qu’ils posent dans le cadre de l’exercice de leurs activités. C’est pourquoi, ils ne sont pas visés par la plainte. Leur cas sera réglé devant la commission de la FEGUIFOOT (Fédération Guinéenne de football, ndlr). Ils pourront bénéficier d’une réduction de peine s’ils sont sanctionnés. Mais pour l’instant, la décision des arbitres ne peut être prise que devant le comité de la FEGUIFOOT. Voilà pourquoi. Car une telle décision ne peut conduire à un tel comportement antisocial. On aurait pu simplement saisir les commissions des arbitres, mais cela n’a pas été fait. Et automatiquement, on a commencé à jeter le gaz. Cela a aggravé la situation. La décision des arbitres ne peut pas poser de problème », indique Me Paul Lazare, qui a tenté de signaler les cibles directes de leur plainte.
« Nous avons porté plainte contre les organisateurs de l’événement. Parce que ce sont eux qui ont appelé la foule. Ce sont eux qui envoient des véhicules dans les villages et les quartiers pour attirer les gens au stade. Tout d’abord, sans s’assurer des mesures de sécurité pour ces personnes.
Deuxièmement, contre ceux qui étaient censés assurer la sécurité de la population, notamment les chefs de police et les militaires. Troisièmement, contre les fonctionnaires parmi lesquels figurent les autorités civiles et militaires de la place.
Ainsi, sans préciser qui ils sont, on peut déjà se faire une idée des personnes visées par la plainte. Mais soudain, ce sont les responsables, les organisateurs, ainsi que la hiérarchie policière et militaire qui sont visés », precise l’avocat.
Cette plainte est portée contre ces autorités civiles et militaires pour des faits présumés de meurtres, d’homicide involontaire, de coups et blessures, de mise en danger de la personne, d’atteinte à la santé publique entre autres. Et à en croire Me Paul Lazare et ses confrères, le procureur de la République près le TPI de N’zérékoré ne souhaite pas donner de suite à cette plainte. Ce qui fait d’ailleurs que ceux-ci menacent de saisir le procureur général de Kankan à défaut le ministre de la justice, ou encore la Cour de justice de la CEDEAO, voire la Cour Pénale Internationale (CPI) pour tenter d’obtenir gain de cause dans cette affaire.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
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