Arrestation et extradition de Claude Pivi: ce qu’en dit Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme
Le colonel Claude Pivi a été arrêté par la police libérienne mardi après près d’une année de cavale, suite à son évasion de la maison centrale de Conakry, où il était détenu pour son implication dans le Massacre au stade du 28 septembre en 2009. Aussitôt extradé par les autorités de la transition, l’arrestation de l’ancien ministre de la Sécurité présidentielle du capitaine Moussa Dadis Camara sonne comme une victoire pour des organisations de défense des droits humains.
Interrogé à ce sujet ce jeudi, 19 septembre 2024, Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits humains y a exprimé tout son soulagement.
« C’est un très grand soulagement pour nous, associations des victimes et défenseurs des droits de l’homme. Parce que vous savez que ça constitue une menace dangereuse vis-à-vis des victimes et même les défenseurs des droits de l’homme qui oeuvrent dans ce cadre-là. C’est un grand soulagement pour nous. Nous pensons que ça atténue l’imminence de la menace de sécurité qui pèse sur nous. Notre souhait le plus ardent est qu’il purge sa peine à la maison centrale, d’où l’appel à lancer afin qu’il soit extradé si tel n’a pas été le cas. Parce qu’il a été reconnu coupable des faits de crime contre l’humanité et il a écopé une peine de réclusion criminelle à perpétuité », indique l’activiste des droits de l’homme.
Kaly Diallo insiste sur le respect de la dignité humaine et rappelle que les violations des droits de l’homme ne doivent pas être justifiées, même en situation d’urgence.
« La personne humaine, en toutes circonstances, bénéficie du respect de sa dignité et du respect de la valeur de la personne en tant que telle. Et vous savez, c’est une norme précieuse, universelle de nos jours, et qui est reprise dans les lois guénaines et même la charte actuelle, c’est qu’aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits de l’homme. Alors, ce n’est pas parce qu’il a été fugiitif et je ne pense pas que tel a été le cas, qu’il y ait atteinte à son intégrité physique. Mais c’est tout à fait normal, en tant que fugitif qu’il soit repris, et surtout qu’il avait été condamné et qu’il soit extrader afin qu’il puisse purger sa peine », déclare l’activiste.
Kaly Diallo appelle les autorités à renforcer la protection des victimes et à mettre en place des mesures de réparation, conformément aux recommandations des commissions de réconciliation. Il souligne pour ce faire, la nécessité d’instaurer un fonds pour indemniser les victimes de violations des droits de l’homme.
« Encore une fois, c’est de lancer un appel à l’endroit des autorités. À un moment donné, il y avait une loi qui avait été élaborée dans le sens de la protection des victimes. Je pense que c’est important d’y veiller afin de sécuriser les victimes et puis aussi de penser à une modalité de la réparation prononcée par le tribunal. Je pense que les autorités, surtout que la question d’indemnisation des victimes a été une des recommandations fortes lors de la commission provisoire de réconciliation et même lors des assises nationales. Je pense que ça doit être une priorité, et je lance cet appel à l’endroit des autorités surtout qu’à un moment donné, le ministère de la Justice avait émis l’idée de mettre en place, les fonds de réparation des victimes de violations du droit de l’homme », a-t-il martelé.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com
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