Charles Wright ferme à propos du boycott du procès du 28 sept par les avocats : « La position du département ne bougera pas d’un iota »
Les avocats constitués dans le dossier du massacre du 28 septembre suspendent leur participation au procès en cours. Ils réclament une aide juridictionnelle à l’État et l’amélioration de leurs conditions de travail. Ce débrayage des hommes en robe noire a mis le Tribunal criminel dans l’incapacité de tenir l’audience de ce lundi, 29 mai 2023.
Comme il fallait s’y attendre, le ministre de la Justice et des droits de l’homme n’a pas tardé de réagir. Charles Wright dit regretter l’acte et déclare que l’État ne doit rien à ces avocats. Par conséquent, dit-il, la position de son département ne va pas changer. Alphonse Charles Wright précise que l’État peut accompagner si nécessaire mais ce n’est pas une obligation, dit-il.
« C’est un acte quand même regrettable que nous avons constaté ce matin. Je reste convaincu que ces avocats reviendront à de meilleurs sentiments, mais faudrait-il que la position du département est une position qui ne bougera pas d’un iota, dans la mesure où comme vous le savez par principe, un avocat qui est constitué par des accusés bénéficie de la convention d’honoraires avec l’accusé. Maintenant, s’il faut demander à l’État des doléances, là nous comprenons. Mais s’il faut exiger de l’État ce qui n’est pas de droit, je crois que c’est une aberration. Je pense que ces avocats reviendront à de meilleurs sentiments », a-t-il laissé entendre.
Parlant de l’aide juridictionnelle, le ministre de la Justice et des droits tient à apporter des précisions. A l’en croire, c’est celui ou celle qui est en conflit avec la loi qui peut demander une aide juridictionnelle et non son avocat.
« L’aide juridictionnelle, ce n’est pas pour les avocats. C’est pour des personnes dont les revenus ne leur permettent pas de s’offrir les services d’un avocat. L’aide juridictionnelle obéit à des conditions. Lorsqu’une personne constitue un avocat, si cette personne est dans l’incapacité de trouver des moyens financiers pour payer les honoraires de l’avocat, cette personne peut adresser une demande au président du Tribunal pour demander à ce qu’elle puisse bénéficier de l’aide juridictionnelle. Mais ce qui est regrettable, c’est que l’avocat lui-même demande l’aide juridictionnelle. L’aide juridictionnelle, ce n’est pas pour les avocats. C’est pour les parties au procès. Si Toumba ou Dadis écrit au département de la justice pour dire que nous sommes dans l’incapacité de payer nos avocats, la donne va changer », a rassuré le Garde des Sceaux.
Tout en indiquant que la porte du département est grandement ouverte pour ces avocats pour une éventuelle négociation, Alphonse Charles Wright a fait savoir que les magistrats affectés au compte du procès du 28 septembre vont continuer à travailler dans d’autres dossiers.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com