La dissolution du gouvernement guinéen par le président de la transition a surpris plus d’un lundi, 19 février 2024. Si certains observateurs estiment que la décision est salutaire, d’autres déplorent cependant la manière. Interrogé mardi, 20 février 2024, le juriste constitutionnaliste a laissé entendre que c’est une première.
Fayimba Mara puisqu’il s’agit de lui, a tenu à mettre le point sur le ‘’i’’ : « Dissolution, c’est la première fois, le terme n’est pas consacré. On parle toujours de démission du gouvernement. La bonne formule voudrait qu’officiellement à travers un communiqué le Premier ministre dépose sa démission avec tous les membres du gouvernement, c’est la formule consacrée. Mais venir dans les médias et officiellement voir le CNRD passer un décret où on dit ouvertement que le gouvernement est dissous comme si c’est un coup d’État, c’est-à-dire qu’on est en train de dissoudre les institutions de la République parce qu’il y a une autre trahison ou bien c’est un renversement extraordinaire de situation, là on peut comprendre. Mais pour un gouvernement auquel le CNRD a institué, les personnalités qui y sont, ont été choisies sur la base de la confiance du président de la République et donc ils ont servi la nation pendant deux ou trois ans pratiquement », a-t-il clarifié avant de poursuivre :
« Déjà, je ne sais pas pour quelle raison on va pouvoir les remercier de la façon. Avec tous les sacrifices consentis de leur part, ils ne méritaient pas ça quel que soit ce qu’on leur reproche. Prochainement, nous souhaitons qu’une autre formalité plus humaniste soit instituée pour éviter ce genre de chose sinon on banalise les institutions de la République, le mythe qui entoure le poste de ministre. Par ricochet, c’est comme si on banalisait l’État (…) Dans une République, en démocratie, dans un État de droit, je pense que la forme doit changer pour la crédibilité de l’État, des institutions, des fonctions dans l’arrière pensée de l’opinion », a-t-il estimé.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com