Ibrahima Balaya dénonce les mouvements de soutien: « Aujourd’hui, le CNRD est devenu un lieu de sinécure »
Nouvellement arrivé au pouvoir en septembre 2021, le Général Mamadi Doumbouya a interdit les mouvements de soutien à son égard. Quelques années après, des dizaines de mouvements de soutien se créent un peu partout à travers le pays. Cette situation interpelle le président du Forum civil guinéen et porte-parole du Forum des forces sociales de Guinée.
Ibrahima Balaya Diallo fait remarquer qu’en « Guinée la seule source de revenu, c’est de créer un mouvement à l’honneur du Général Doumbouya pour appeler à da candidature. On est dans une sorte de course à la flagornerie, c’est devenu même un sport national malheureusement. Donc, chacun y va de sa propre déclinaison. On est à une centaine de mouvements de soutien qui nous font croire que le Général est le Messi, le lion noir qu’on attendait, qui va nous sortir de notre torpeur et de la zone grise. Je crois que rien n’a changé, dans ce pays c’est les têtes qui changent, mais les pratiques demeurent les mêmes parce que c’est les mêmes personnes qui gangrènent aujourd’hui ce système. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est de déconstruire ce système. Tant qu’il perdurera, vous amènerez qui vous voulez, il fleurira toujours des mouvements de soutien de la sorte. Qu’est-ce qu’on n’a pas dit à Dadis (ancien chef de la junte, ndlr), à Alpha Condé (ancien président, ndlr)? Alors ils sont partis, Le Général Doumbouya ne dérogera pas à cette règle là », dénonce-t-il avant de poursuivre :
« De toutes les façons, les gens savent aujourd’hui qu’avec les difficultés au quotidien, le seul moyen de se faire de l’argent, c’est de créer un comité de soutien et avoir une entrée à la Présidence ou à la Primature pour pomper de l’argent. Aujourd’hui, tout le monde le fait même ceux qui ont du travail. Prenez l’exemple sur la vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle Constitution. On nous dit que près de 65 milliards de francs guinéens ont été sortis. C’est équivaut à 7 millions de dollars pour aller vulgariser une Constitution qui ne sera pas définitive là. Aujourd’hui, le CNRD est devenu un lieu de sinécure. Les gens aujourd’hui qui veulent changer de vie provisoirement, y vont. Un peuple doit grandir, mûrir. Aujourd’hui, on a besoin des gens qui réfléchissent pour nous sortir de cette crise là, mais c’est pas nous faire croire qu’il y a un homme providentiel qui peut nous sortir de ça », dit-il au micro de Refletguinee.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
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