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Inondations à Conakry: un environnementaliste pointe du doigt les conséquences du dérèglement climatique 

Ces derniers temps, la Guinée fait face à une forte pluviométrie, entraînant des inondations à travers le pays. Chose qui s’expliquerait par le réchauffement climatique qui frappe actuellement le monde. De l’avis d’Alpha Oumar Sow, environnementaliste, la Guinée, malgré une abondance d’eau, fait face à des défis de gestion des ressources hydriques exacerbés par le dérèglement climatique. Ce qui entraîne des phénomènes comme les inondations.

Pour lui, les inondations signalées dans quelques quartiers de Conakry récemment ne sont pas une surprise, dans la mesure où la Guinée à l’instar des autres pays de la sous-région, fait face aux conséquences du réchauffement climatique.

« On s’attendait à ce que la pluie soit abondante puisque déjà nous constatons un dérèglement climatique sur la planète. Quand nous prenons les eaux de surface ou les eaux humides en Guinée, elles sont énormes. Comme nous appelons souvent le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, avec 13 milliards de mètres cubes environ d’eau souterraine. Imaginez, avec tout ça, la pluviométrie moyenne en République de Guinée s’étend à 1988 mm par an illégalement répartie. Il y a toujours des flics qui peuvent atteindre 4000 et 4500 mètres de pluie par endroit. Vous savez, il y a un problème que nous devrions connaître. Actuellement, il y a le réchauffement climatique. Le réchauffement climatique est dû à une activité anthropique. Ce qui veut dire que l’être humain est en partie responsable. Oui, mais on pensait que le changement climatique allait se répercuter par la rareté des pluies. Quand on parle des impacts environnementaux, on fait allusion à la sécheresse, on fait allusion à l’inondation, on fait allusion à beaucoup de paramètres pratiques. Il y a même des villes paradisiaques comme Amsterdam, certaines villes qui seront menacées d’extinction liées à des inondations. Ces villes vont être effacées sur cette planète terre. Donc, si on ne fait pas attention, c’est anormal. Quand vous prenez par exemple les deux pôles, le pôle nord et le pôle sud, nous constatons un effondrement des glaces. Et quand il y a un effondrement au niveau des deux pôles, il y a automatiquement une augmentation du niveau des mers. 

 La position de Conakry, nous appelons par exemple Kaloum la Presqu’île. Et en même temps des constructions anarchiques, on est en train de pousser la mer pour des constructions anarchiques illégales. On ne tient même pas compte du schéma directeur de l’aménagement. Pourtant, l’eau cherche toujours un passage. Mais, si le lit de l’eau est menacé, lui aussi va menacer les êtres humains, ça c’est obligatoire », dit-il.

Pour éviter la colère de la nature, l’environnementaliste recommande l’instauration du système de prévision et de suivi hydrologique, ainsi que l’élaboration des textes réglementaires pour une gestion durable de l’eau. Il appelle également à une meilleure gestion des zones côtières menacées par la construction anarchique et suggère des mesures pour réduire la pollution et améliorer la sensibilisation.

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« La première des choses, c’est la mise en place d’un système de prévision hydrologique et de suivi hydrologique à l’essai des bassins versants ou des groupes de bassins versants établis en plan d’ouvrage d’aménagement hydraulique, répondant à des intérêts socio-économiques et écologiques particuliers. C’est le premier fait. La Guinée a 23 bassins versants, 14 sont internationaux, jamais vu. Le pays qui est vastement riche sur tous les plans, comme bien des milliards de mètres d’eau souterraine, on a à peu près 1988 millimètres, c’est selon la moyenne par an. Malgré, il y a une baisse, mais franchement, nous avons une pluviométrie avancée par rapport aux autres. Comme l’année dernière, nous avons constaté, franchement, il y avait beaucoup plus de chaleur. Et cette année, on s’attendait aussi à ça. Le dérèglement climatique, ça fait partie, ça c’est obligatoire. Et la deuxième des choses que moi je vais vous dire comme solution, c’est l’élaboration des textes d’application. L’élaboration du code de l’eau pour la gestion rationnelle durable des ressources en eau.

La mise en place des organes de fonds hydrauliques. Essayer de donner beaucoup plus d’avantages aux hydrologues ou aux ingénieurs environnementalistes.

De donner plus de solutions et de contrôler là où on a fait des défaillances sur la construction anarchique au niveau des lits des cours d’eau. Et prenez par exemple Kindia, l’inondation a été causée par quoi ? », s’interroge Alpha Oumar Sow avant de poursuivre:

« La première des choses, l’État doit être garant des normes, l’État doit être garant des protocoles qui ont été signés et veiller à la lettre pour son applicabilité. Et la deuxième des choses, c’est de dire aux industriels de changer les choses les plus polluantes par les choses les moins polluantes. Et la troisième des choses, nous allons essayer de sensibiliser la population à ne pas jeter les ordures, à ne pas occuper le lit des cours d’eau. Et nous allons dire aux scientifiques de nous proposer des solutions. Et ce sont ces solutions-là que moi je suis en train de vous dire. Troisième des choses, la construction et gestion des banques de données d’information sur les ressources en eau. Ça, ce sont les métrologues qui doivent vous fournir ces informations et aux ingénieurs environnementalistes », indique Alpha Oumar Sow.

Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com

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