L’avocat de Marcel sur sa nouvelle posture: « Maintenant qu’il sait quelque chose, il va le dire devant le peuple de Guinée et le tribunal va apprécier »
Le capitaine Marcel Guilavogui, un des accusés dans le massacre au stade de Conakry en 2009 a comparu pour une deuxième fois ce lundi, 10 juillet 2023 au tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Décidé de sortir de son silence de cathédrale pour dit-il, dire la vérité, celui qui disait ne pas se souvenir de sa participation à ces événements du 28 septembre, s’est présenté à la barre sans informer ses conseils. En tout cas, Maître Sidiki Bereté qui dit avoir épousé cette autre stratégie de son client, fait savoir que celui-ci ne lui avait rien dit avant son grand déballage.
Au sortir de la fatidique audience de ce lundi, Me Bereté a laissé entendre que « le fait que son client « arrive à libérer sa conscience, pour dire qu’il est là contre Dadis et qu’il n’est pas là contre quelqu’un d’autre, c’est normal. Il donne les faits tels et c’est au tribunal de donner la qualification légale et apprécier pour libérer sa conscience. Surtout quand on a de tels événements dont vous ne voulez pas parler. Marcel n’avait pas menti, il avait juste dit qu’il ne savait pas. C’était son refrain. Maintenant qu’il sait quelque chose, il va le dire devant le peuple de Guinée et le tribunal va apprécier », a-t-il indiqué.
Ce revirement de situation met-il Maître Sidiki Bereté dans une mauvaise posture dans la défense de son client ?
« Non, pas du tout. Ça fait 20 ans quand même que l’homme exerce ce métier. Donc, ça ne veut rien dire. C’est soit je plaide coupable ou je plaide non coupable. On est professionnel, c’est le terrain qui commande. C’est le langage militaire et nous aussi, on est préparés à ça. On l’accompagne selon ses déclarations. Marcel a quand même passé 13 ans en détention et vouloir l’abandonner après tout ça, vous voyez qu’il m’appelle papa. Donc, on a eu beaucoup de difficultés quand l’épouse de Makanera Kaké lui a enlevé sa maison pour une liberté conditionnelle. Il a été beaucoup trompé et c’est pourquoi d’ailleurs que je dis qu’il est une victime parce qu’il a passé 13 ans de détention provisoire », poursuit l’avocat, qui soupçonne une anguille sous roche à cause du fait que Marcel vienne vers le tribunal sans qu’il ne soit informé:
« Le fait que Marcel ne s’est pas confié à moi et est venu directement vers le tribunal, c’est là que je dis qu’il y a anguille sous roche, ce côté là n’est pas clair. Mais vous avez vu quand je voulais sortir de la salle, il a dit: papa vous ne sortez pas, vous n’allez pas m’abandonner. Et vouloir l’abandonner comme ça, c’est pas professionnel.
On adoptait notre stratégie « Marcel n’était pas au stade ». Maintenant, on va prendre infraction par infraction et voir l’imputabilité. Si on doit plaider coupable, si c’est possible, on plaidera coupable. Si on ne doit pas plaider coupable, si c’est l’acquittement pur et simple, on le fera aussi », a déclaré Me Sidiki Bereté au micro de Siaminfos.com.
Bah Mohamed pour Siaminfos.com