Les travailleurs de Grand Moulin de Kagbélen ont-ils repris le travail ? « Ce n’est pas vrai; il y a plus de 200 travailleurs qui sont encore dehors » (syndicat)
A l’occasion d’un point de presse animé samedi, 13 mai dernier, la direction générale de l’usine Grand Moulin de Conakry installée à Kagbélen à travers son directeur des ressources humaines, a annoncé la reprise du service par les travailleurs qui étaient en grève depuis mars dernier. Une sortie qui a été catégoriquement démentie par la délégation syndicale des travailleurs de la société.
Interrogé par notre rédaction, Alain Béavogui, membre de la section syndicale a indiqué qu’aucune négociation n’a jusqu’à présent été engagée à cause de la direction, qui refuserait de répondre à l’appel de l’inspection du travail.
« Depuis la marche qu’on avait faite en ville (Kaloum ) le 06 avril 2023 par rapport au respect de nos droits, la direction et l’inspection du travail n’ont plus rien à faire. Jusqu’à date, on s’est pas encore assis avec la direction pour négocier sur quoique ce soit. A chaque fois que l’inspection du travail appelle la direction, elle ne vient pas. Ça fait plus de six fois que l’inspecteur général appelle la direction, mais elle n’a pas daigné répondre. On ne sait pas pourquoi. C’est dans ça que nous sommes restés jusqu’à ce que l’inspecteur a dit qu’il va transférer le dossier au tribunal du travail, qu’il est incapable de gérer le problème. Et depuis là, rien ne va », a-t-il confié.
A en croire ce membre de la délégation syndicale, les travailleurs de l’usine Grand Moulin de Kagbélen sont toujours en grève et qu’il n’y a jamais eu un accord entre eux et la direction allant dans le sens de la reprise du travail.
« La sortie médiatique de la direction, c’est juste une façade pour pouvoir montrer à l’opinion que ça va, alors que ça ne va pas. Il y a plus de 200 travailleurs qui sont encore dehors. Leur sortie médiatique, c’est juste un maquillage. C’est leurs travailleurs, les larbins qu’on prend et on montre aux journalistes pour dire qu’ils ont repris le travail alors que ce n’est pas vrai. On a signé aucun accord alors que quand une grève est déclenchée, il faut forcément qu’il y ait un papier qui prouve que la grève a été suspendue ou bien que la grève a été levée. Mais, il n’y a aucun papier. Nous, ils ne peuvent pas nous dire qu’on a signé un accord. Quel accord ? Déjà, ils n’ont jamais accepté qu’on s’assoit sur une table et négocier sur les différents points de revendication », a martelé Alain Béavogui.
Selon notre interlocuteur, ils sont déterminés à poursuivre leur grève jusqu’à la satisfaction de leurs points de revendication portant sur la catégorisation, le respect du contenu local, le plan de travail, entre autres.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour Siaminfos.com