Poursuite du procès du 28 septembre : Cette plaidoirie de Charles Wright à l’AG des États partis du Statut de Rome
Le Garde des Sceaux, ministre guinéen de la Justice et des droits de l’homme participe depuis quelques jours à la 22ème session de l’Assemblée générale des États partis du Statut de Rome pour la Cour Pénale Internationale (CPI). Cette rencontre basée sur la lutte contre l’impunité des crimes internationaux se tient à New-York, aux États Unis d’Amérique.
Dans son discours de circonstance, Alphonse Charles Wright a laissé entendre qu’en organisant le procès du massacre du 28 septembre 2009 où plus de 157 personnes ont été tuées, plus de 100 femmes violées, la Guinée à travers les autorités militaires a réaffirmé son engagement ferme de juger tous les crimes internationaux commis sur son territoire.
« Il n’y a pas de doute qu’en faisant démarrer le procès un an seulement après son accession à la magistrature suprême et après 13 ans, le Colonel Mamadi Doumbouya a ainsi voulu envoyer à la communauté internationale un signal fort pour dire que la Guinée qui a ratifié le statut de Rome le 14 juillet 2003 est à l’avenir résolument engagée dans la lutte contre l’impunité des crimes internationaux. Cela signifie que la Guinée va désormais faire poursuivre et juger systématiquement par les juridictions guinéennes tous les crimes internationaux commis sur son territoire ou contre les auteurs, complices ou victimes de nationalité guinéenne », a-t-il martelé.
Le 04 novembre dernier, un commando lourdement armé a attaqué la Maison centrale de Conakry et a réussi à exfiltrer quatre accusés dans ce procès de grande envergure. Même si trois d’entre eux ont été repris, le Colonel Claude Pivi reste toujours en cavale.
Pour le ministre de la justice et des droits de l’homme, « cet incident malheureux doit interpeller la communauté internationale à soutenir la République de Guinée en termes d’accompagnement pour conduire à bien ce procès et surtout rechercher Claude Pivi toujours en cavale à travers des échanges d’informations à l’effet de l’appréhender et de le ramener à nouveau devant le Tribunal criminel. Mesdames et messieurs, au regard des risques encourus, l’accompagnement des partenaires techniques et financiers est en cette phase incontournable pour garantir la poursuite du procès dans le strict respect de la loi et des droits de l’homme », a-t-il plaidé.
A cet effet, indique Alphonse Charles Wright, « il serait nécessaire que le gouvernement et les partenaires conviennent pour des prochaines étapes de plan d’actions cohérent avec des engagements précis et réalisables. En tout état de cause, l’application réussie du principe de complémentarité avec la CPI en l’espèce serait une victoire à la fois pour la Guinée, la justice et la communauté internationale », a dit le Garde des Sceaux.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com