Rénovation des stades de Nongo et 28 septembre: ce qu’il faut savoir sur les causes de l’arrêt des travaux (enquête)
Lancés depuis plusieurs mois maintenant par les autorités guinéennes de la transition, les travaux de rénovation du stade du 28 septembre et celui de Nongo sont à l’arrêt. Selon nos informations obtenues d’une source bien informée, cela est dû au manque de ressources financières de la part du gouvernement, qui peine à trouver des fonds pour réhabiliter ces infrastructures sportives.
Cela fera un an le 25 octobre prochain depuis que le ministre Lansana Béa Diallo a lancé les travaux de mise en norme et de rénovation des deux grands stades guinéens. Et depuis, l’on a assisté à la démolition d’une bonne partie de ces édifices afin de les mettre dans les normes FIFA-CAF. Ce qui pourrait aider l’équipe nationale à jouer ses matchs à domicile, après plus d’une année que la CAF ait retiré le stade de Nongo de sa liste des stades homologués, à cause de quelques défaillances. Des défaillances liées notamment à l’état de la pelouse, les tribunes des spectateurs et de la Presse.
A en croire notre informateur qui a requis l’anonymat, ces travaux ont été arrêtés pour faute de paiement aux entreprises en charges des chantiers.
« Bon, disons que d’entrée de jeu, c’est un problème de financement. Parce qu’il ne faut pas oublier que les deux stades reposent sur le BND, c’est-à-dire le budget national de développement. Donc, ça fait que pour des raisons de ressources, les deux stades tardent un peu à évoluer. Pour le cas spécifique du stade de 28 septembre qui est piloté par l’entreprise GUICOPRESS, j’avoue que y a pas mal de choses du côté du ministère qui ont été faites, notamment l’obtention de la ligne de régulation, mais aussi de crédit pour pouvoir engager l’avant de démarrage l’année dernière. Mais, chose qui a un peu tardé au niveau du paiement du côté du trésor et des finances jusqu’à la banque centrale. Ils ont reçu cet avant de démarrage, et cette année, les autorités ont procédé également à l’engagement d’un décompte qui se chiffre à hauteur de 110 milliards pour permettre à l’entreprise d’avancer. Mais jusque là où je vous parle, cet argent n’est pas encore payé. Donc, la responsabilité, nous pouvons dire que c’est partagé des deux côtés. Du côté de l’entreprise, mais aussi du côté de l’Etat. Mais fortement du côté de l’Etat, il faut le reconnaître. Parce que l’entrepreneur suit l’exécution en fonction du montant qui est mis à sa disposition. Dans certains cas de figure, l’entreprise souvent préfinance les travaux de réhabilitation à pareilles circonstances, mais sauf qu’il ne faut pas oublier que l’enveloppe est vraiment colossale.
Donc est-ce que l’entreprise qui est dessus a même l’espoir de préfinancer les travaux, en attendant l’arrivée de l’Etat? C’est l’autre question qu’il faut se poser. Je me dis non, parce qu’en réalité, l’entreprise ne s’est pas trop bougée et l’entreprise se bouge en fonction du niveau d’avancement de l’Etat. Ce que je sais, c’est que ce montant est encore en paiement entre la banque centrale et le ministère des Finances qui n’est pas encore payé à hauteur de 110 milliards pour le cas spécifique du stade du 28 septembre.
Pour ce qui est du stade de Nongo, il y a eu quelques difficultés notamment sur le cahier de charges qui a été préalablement défini. Et jusqu’avant l’arrivée de l’expert de la Fifa qui était là récemment à l’arrivée de ce nouveau ministre, au temps de Bea, tout allait bien.
C’est encore le même problème de financement du côté de l’Etat qui posait problème parce que à ce moment, l’Etat n’avait pas à travers le ministère, les ressources nécessaires de mettre dans l’exécution de ce stade. Mais de ce côté également il y a eu l’avant de démarrage des deux côtés. De l’entreprise TACON, mais aussi de l’entreprise LIMONTA. TACON, c’est l’entreprise qui est en charge de la rénovation du stade. Et LIMONTA, c’est sur le plan de la pelouse du stade. C’est l’entreprise italienne en question qui est en charge de ça. Alors ces deux entreprises ont reçu des avants de démarrage pour commencer les travaux mais sauf qu’ils ont besoin également de décompte à l’instant T. C’est seulement l’entreprise TACON qui a bénéficié d’un engagement à hauteur de quarante six milliards comme decompte. Mais encore une fois, le dossier qui vient d’être transmis, il faut le reconnaître ça vient à peine d’être transmis du côté du trésor pour des questions de paiement », a-t-il expliqué avant de continuer:
« Donc à l’arrivée de ce nouveau ministre (Bogola Haba, ndlr), tout allait mieux pour ne pas dire très bien. Mais à son arrivée, il y a eu la visite d’un expert de la FIFA dont je ne maîtrise plus le nom, qui est venu donner ses idées surtout sur la question de pelouse. Cet expert a laissé comprendre n’est-ce pas au département qu’en tout cas pour que le stade soit homologué, il va falloir que le ministre se batte auprès de l’entreprise pour que cette pelouse soit naturelle et non pas synthétique. En tout cas il a dit ça lors de son séjour. Donc, ça a créé un peu de nuances parce que dans le cahier de charges, ce qui était exigé à l’entreprise, c’était de faire n’est-ce pas une pelouse synthétique. Malheureusement, l’entreprise s’est retrouvée dans des contraintes, vu que l’autre expert a proposé cela. Donc, jusque là où nous sommes, les pourparlers continuent dans ce sens. Je crois qu’il n’y a pas eu trop pour l’instant un terrain d’entente sur cette question. Mais l’arrêt principal des travaux des deux stades, en tout cas pour ce que je connais, c’est un peu du côté financement », dit notre informateur.
L’État qui traîne encore les pas, alors que le Sily national et les autres équipes inférieures reçoivent tous leurs matchs domicile à l’extérieur.
« C’est l’Etat à travers le ministère qui est un peu en retard et ça aussi c’est parce que le ministère ne dispose pas trop de crédits nécessaires sur sa ligne 5 qui est le volet d’investissement pour permettre aux deux entreprises d’évoluer dans l’exécution des travaux de ces deux stades. Donc en un mot, voici ce que je sais pour cette question ».
La privatisation du stade Général Lansana Conté qui a fait long feu ! Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
« Par rapport à l’entreprise d’Antonio Souaré, je crois que l’entreprise, c’est-à-dire le stade de Nongo, en tout cas, c’est ce que beaucoup voyaient. C’était privatisé, c’est-à-dire sous la coupe du privé.
Je crois que c’est une question qui nécessite beaucoup d’interrogations, même à mon niveau, il faut le reconnaître. Parce que c’est vrai qu’à un moment donné, on a entendu dire, à travers l’entreprise qui gère à l’époque, l’entreprise de M. Souaré, que le stade serait homologué.
Je crois qu’en ce moment même, la Guinée a connu deux matchs, qui se sont joués ici. Je crois que c’était un match de qualification et l’autre, ce n’était pas un match de la Guinée. C’est un pays voisin qui est venu jouer. On nous a laissés entendre que le stade est homologué. Mais en réalité, est-ce que ça a été homologué ? En tout de ce que je sais, du côté du ministère, je n’ai jamais vu un document dans ce sens. Cette question, j’ai eu également à la poser aux spécialistes du domaine au département, mais qui, en réalité ont trouvé que c’était de pode en réalité. Il faut dire que cette question de privatisation a été la plus mauvaise des idées, elle a été mal gérée ».
Les clauses du contrat concernant cette privatisation.
« Les clauses du contrat, je ne veux pas trop m’aventurer dedans, mais de ce que je sais un tout petit peu, je crois que l’entreprise là avait pour objectif de finaliser cette partie qui revenait à l’Etat. C’est à dire, elle devait continuer à exploiter le stade mais, la clause disait que l’entreprise devait faire en sorte que le stade soit vraiment dans les normes internationales pour que ce soit homologué. L’Etat n’ayant pas les moyens de faire ce qu’il est en ce moment en train de faire, c’est en ce moment je ça a été privatisé pour permettre à l’entreprise d’exploiter. Mais malheureusement, ça n’a jamais été le cas, je crois même que c’est ce qui a occasioné le retrait rapide du stade dans les mains de cette entreprise. Parce qu’à la base, ils ont vue que les clauses n’ont pas été respectées. Au lieu que ça ne soit une solution, je crois que ça a été plutôt un problème parce que je crois que le stade est resté à servir qu’aux histoires de mariage, que de servir les questions de sports », a martelé notre interlocuteur.
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