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Siguiri : Comment les enfants disparus à Tombolia ont été retrouvés à Kouremalé?

Alors que les rumeurs faisaient croire qu’ils avaient été kidnappés par un Sierra-Léonais, les 10 enfants disparus à Tombolia, un quartier situé en haute banlieue de Conakry, la capitale guinéenne, ont été retrouvés ce mercredi, 26 juin 2024 dans la savane à Kouremalé, dans la préfecture de Siguiri.

Alseny Philippe Condé, correspondant du site avenirguinee.org, a facilité l’interpellation de ces dix jeunes qui avaient décidé de prendre leur destin en main. Joint par téléphone par notre correspondant basé à Kankan, il est revenu sur la façon dont il a retrouvé ces enfants.

« Dans la nuit de mardi, aux environs de 20 heures, j’ai reçu l’appel d’un confrère d’AvenirGuiné, m’informant qu’il avait appris que les dix jeunes disparus depuis Tombolia se trouveraient à la frontière de Kourémalé. Il allait me passer ce contact. Ensuite, un autre confrère du site d’information Kalenews m’a également appelé et m’a mis en contact avec le frère de l’un des enfants disparus. Quand j’ai appelé ce frère, il m’a dit que son petit frère lui avait téléphoné, affirmant qu’il avait faim et demandant de l’aide pour retrouver son frère. J’ai donc appelé le petit et nous avons pris rendez-vous. Mais, arrivé au lieu indiqué, les enfants ne se sont pas montrés. J’ai passé beaucoup de temps à les chercher. Finalement, je me suis rendu à la gendarmerie pour informer le colonel de la frontière de Kourémalé, qui a mis en place un plan. Nous sommes restés jusqu’à minuit sans comprendre la situation, puis je suis rentré. Le lendemain, Sékou, le grand frère d’un de ces jeunes, m’a appelé pour dire que son frère continuait de l’appeler. J’ai rappelé le petit, qui m’a dit de les retrouver à la gare routière de Kourémalé. Je suis allé là-bas, mais je ne les ai pas trouvés. Je me suis donc caché tout en continuant à appeler pour observer les mouvements des gens. J’ai finalement aperçu le petit à distance. J’ai alors appelé les conducteurs de taxis pour m’aider à les attraper, lui et ses amis. Car, leur disparition faisait la Une des journaux dans le pays. Nous les avons donc localisés et avons appelé le colonel de la gendarmerie, qui a envoyé deux pick-ups pour transporter les enfants au camp », a-t-il expliqué.

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À la gendarmerie, les enfants ont été interrogés pour savoir s’ils avaient été kidnappés ou non. Cheïck Hamed Sylla, parlant au nom des enfants, a expliqué que « nous n’avons pas été kidnappés. Nous avons décidé ensemble de partir parce que nous avons constaté qu’il y a trop de souffrance dans nos familles. Nous avons vu que le pays va mal, donc nous avons décidé de partir. Nous avions prévu d’attendre les vacances. L’un de nos amis devait passer l’examen d’entrée en 7ème année. Après cet examen, nous avions prévu de voyager le 27 juin, mais cela nous semblait trop loin. Nous avons donc décidé de partir le 22 juin, un samedi. La nuit, j’ai volé le téléphone de ma grand-mère et nous avons choisi un endroit où tout le monde devait se rencontrer. Là-bas, certains ont apporté de l’argent, 300 000 GNF, d’autres un million, et d’autres des téléphones. Avec cet argent, nous avons pris un véhicule devant la BAC3 pour aller à Gombayah. Ensuite, nous avons pris un autre véhicule pour Kindia. À Kindia, nous avons réalisé que notre argent diminuait rapidement. Nous avons vendu les téléphones pour avoir plus d’argent et avons pris un véhicule pour Siguiri avant d’arriver ici. Mais nous n’avons pas été kidnappés, nous avons décidé de partir à l’aventure pour aider nos familles. Cependant, l’argent s’est épuisé. C’est alors que nous avons décidé d’appeler nos parents pour demander de l’aide », a-t-il raconté.

 

Kankan, Pathé Sangaré pour Siaminfos.com

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