Ce lundi, 19 février 2024, par un décret du président de la Transition, tout le gouvernement a été renvoyé en plein jour suivies des mesures conservatoires draconiennes annoncées contre eux. En dépit du fait que cela soit révélateur d’un aveu d’impuissance du chef de la junte, c’est toute l’équipe de Bernard Goumou qui vient d’être désavouée et humiliée. Ceci en réponse aux nombreuses crises multiples que traverse la Guinée.
Néanmoins, dans l’équipe gouvernementale qui vient d’être dissoute, plusieurs ministres se sont plus ou moins positivement distingués aux yeux d’une certaine opinion publique. Opinion qui estime qu’il faudrait reconduire certains d’entre eux et se débarrasser définitivement des autres. Toutefois, si notre général auto-proclamé est sincère dans sa volonté de sauver le navire de la transition qui se noie, il doit savoir qu’on ne peut pas faire du neuf avec de l’ancien. Il est temps de rectifier cette transition avec des nouveaux acteurs qui rassurent et avec comme principale mission, le retour à l’ordre constitutionnel via l’organisation d’élections présidentielles à la fin de cette année. Acteurs nouveaux sans occulter les politiques les plus représentatifs et crédibles, car quoi que l’on dise, une transition est d’abord politique.
Par ailleurs, certains observateurs plaident pour la reconduction des « ministres qui se seraient positivement distingués ». Tant mieux pour eux. Mais à leur place la meilleure issue qu’on pourrait leur suggérer, c’est de se tourner vers d’autres opportunités, d’autres horizons. Bien sûr, après avoir rendu compte de leur gestion. Il faut savoir quitter les choses, avant qu’elles nous quittent. On ne peut pas être bon à toutes les occasions.
Dans tous les cas, la formation du prochain gouvernement de transition, nous édifiera sur les ambitions réelles de cette junte : sauver ou noyer davantage la transition guinéenne en cours. Restons vigilants
Ibrahima Diallo, MoDeListe