Abdoul Sacko: « Objectivement parlant, en quoi ce communiqué du CNRD peut impacter la décision de la CEDEAO »
La Guinée tout comme le Mali et le Burkina Faso rejette la décision d’intervention militaire prise par la CEDEAO contre les putschistes Nigeriens. Le CNRD s’abstient et met en garde l’institution sous-régionale. Face à cette sortie du pouvoir de Conakry, les réactions tombent crescendo. Pour le président du forum des forces sociales de Guinée, les militaires au pouvoir en Guinée n’ont aucune influence pour impacter les décisions de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest.
Pour Abdoul Sacko si le Mali et le Burkina Faso décident de prendre position contre la décision de la CEDEAO, c’est parce qu’ils sont frontaliers avec le Niger. Mais la Guinée quant à elle, est loin des frontières nigériennes. Selon lui, le communiqué du CNRD est nul et de nul effet.
« Objectivement parlant et en toute conscience, en quoi ce communiqué du CNRD peut impacter cette décision de la CEDEAO étant lui-même est sur le coup des sanctions pour avoir violé les lois de la République et s’accaparer du pouvoir par la force ? Contrairement au Mali et au Burkina, la Guinée n’est pas un pays frontalier du Niger. En quoi une fois encore, son intervention peut impacter la décision de la CEDEAO, étant exclue de tout ce que la CEDEAO a pris en termes de décision ? Le CNRD pourrait simplement se taire et que ce silence pourrait créer une sorte de mythe au tour de lui. Parce que n’ayant pas eu le courage d’ailleurs de faire la déclaration commune avec ses paires putschistes de la sous-région, notamment le Mali et le Burkina Faso, est-ce-que les autorités militaires du Burkina et du Mali ne porteraient plus confiance au CNRD pour faire des déclarations conjointes? Ou bien elles ont vu qu’associer le CNRD n’a pas le plus valu pour faire leur déclaration ? Voilà les questions que le CNRD se serait posé avant d’intervenir. Si non ce n’est qu’une forme d’humiliation pour rabaisser le pays>>, a-t-il laissé entendre avant de continuer:
<< La situation dans la sous-région est devenue une sorte de diarrhée, une sorte de maladie. Lorsque les militaires qui sont chargés de protéger les institutions de la République, qui sont chargés protéger l’intégrité territoriale peuvent s’accaparer du pouvoir pour des simples raisons politiciennes, c’est très inquiétant. La question qu’il faille de poser face à cette inquiétude, quel dispositif la CEDEAO pourrait mettre en place pour que le peuple Nigérien ne subit pas davantage tel qu’il subit aujourd’hui de la part de ces militaires en termes de perte en vies humaines et autres formes de violation de droit de l’homme ? Si ce n’est pas cette préoccupation, tous les moyens légaux sont bons pour limiter cette descente en enfer de la sous région>>, a-t-il martelé.
Concernant le Mali et le Burkina Faso qui ont déclaré que toute intervention militaire contre le Niger sera une déclaration de guerre à leur égard, cet activiste de la société civile guinéenne leur demande de choisir le bon côté de l’histoire pour une paix durable dans la sous-région.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com