AG RPG AEC: les cadres de l’ancien parti au pouvoir jugent « catastrophique » la gestion de Mamadi Doumbouya
L’assemblée générale du RPG arc-en-ciel de ce samedi, 18 novembre 2023 a été marquée par la grosse colère des cadres de l’ancien parti au pouvoir vis-à-vis de la situation sociopolitique du pays. Au cours de cette assemblée générale, les responsables du parti ont d’abord déploré la gestion de la junte au pouvoir qu’ils jugent catastrophique.
Pour Moro Kourouma, un des cadres du parti, « le peuple de Guinée est aujourd’hui confronté à une impasse. En effet, il supporte les effets négatifs d’une gouvernance militaire qui se répercutent sur le coût de la vie quotidienne et sur toutes les charges familiales. Les frais de scolarité des enfants sont devenus insupportables. Les origines de ces difficultés que vivent les populations guinéennes sont dues par ailleurs à la réduction des emplois dans le secteur public, aggravée par le départ massif des fonctionnaires et des militaires à la retraite, parfois avant les délais prévus. A cela, il faut ajouter les pertes d’emplois dans le secteur privé en raison du lourd fardeau fiscal qui entrave la productivité des entreprises », déplore Moro Kourouma avant d’ajouter :
« Les forces vives de Guinée sont engagées dans la recherche de réponses adéquates à ces dérives de la gouvernance militaire et lancent un appel à une solidarité civique, sans recourir à la violence pour faciliter le retour à une gouvernance vertueuse, respectueuse des biens publics sous l’égide d’un gouvernement légitime à partir du 1er janvier 2025. Le RPG Arc-en-ciel doit être à la tête de ce combat au regard des progrès réalisés par sa gouvernance et surtout en prenant la mesure de la longue liste des projets dont les financements étaient bouclés », a indiqué Moro Kourouma.
Cependant, ce membre du bureau politique national du parti a saisi l’opportunité pour énumérer les acquis de l’ancien président Alpha Condé.
« Sur le plan de la gouvernance et des institutions, force est de rappeler que le Professeur Alpha Condé a hérité des gouvernances antérieures une faiblesse institutionnelle majeure en 2010. Dès sa prise de pouvoir, il a immédiatement montré son engagement à ancrer la démocratie dans notre pays en achevant la mise en place des institutions républicaines. À cet égard, il a insufflé un renouveau dans notre administration via des réformes visant la modernisation pour offrir de meilleurs services publics, notamment la biométrisation des salaires, le développement de la gouvernance électronique, l’instauration d’un site gouvernemental, l’augmentation des salaires à un niveau compétitif dans la sous-région, la décentralisation budgétaire, le soutien à la décentralisation à travers les communes de convergence. Il a assuré l’exécution des calendriers électoraux malgré les contraintes des engagements internationaux et des crises économiques et sanitaires survenues au cours des 10 dernières années.
En plus, la gouvernance sous le PRAC a mis en place de nouvelles institutions pour garantir les équilibres de forces, une bonne gouvernance et le processus démocratique, telles que la Cour constitutionnelle, la Haute Cour de Justice, la Cour Suprême, la Cour des Comptes, le Médiateur de la République, l’Institut national des Droits humains. A cela s’ajoute l’augmentation du salaire des magistrats, visant à garantir leur incorruptibilité et à assurer des audiences équitables. Malheureusement, la qualité des audiences et des délibérations de la justice actuelle ternissent la réputation de notre système judiciaire, en libérant des coupables pour incarcérer injustement des innocents », dit-il.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com.