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Aliou Bah fait un diagnostic de la transition: « Tant que notre pays n’aura pas une masse critique à travers un corps social instruit… »

Le président du Mouvement démocratique libéral (MoDel), a une nouvelle fois pris la parole pour commenter les sujets brûlants du pays. Aliou Bah, puisqu’il s’agit de lui, a, à travers le cinquième bulletin bimensuel de son parti dénommé le « MoDeL Vous Parle ! », passé en revue les grands événements qu’a connus la Guinée. Portant sur le thème : ‘’Rendre le pouvoir aux citoyens pour espérer la démocratie’’, le politique a estimé qu’il s’agit d’une meilleure solution à l’heure actuelle.

Sans passer par le dos de la cuillère, il a tenu à mettre le point sur le ‘’i’’ : «De nos jours, toutes les réformes annoncées avec tambour et trompette en particulier celle concernant la justice semble détourner le regard sur la responsabilité de l’institution militaire dans les dérives et travers qui génère de multiples crises du passé lointain et récent. L’histoire de notre pays montre à suffisance que les forces de défense et de sécurité ont été régulièrement indexées comme étant des principaux acteurs des souffrances physiques et psychologiques des populations. Par ailleurs, Si la durée d’une transition peut être l’équivalent d’un mandat électif, quel sens aurait un système démocratique ? La pratique des transitions militaires ne serait-elle pas ainsi encouragée pour devenir la règle de conquête et d’exercice du pouvoir ? Toujours est-il que depuis le 5 septembre 2021, suite à un troisième coup d’État militaire opéré par le CNRD avec à sa tête le Colonel Mamadi Doumbouya, nous en sommes à un nouveau virage de l’histoire de notre pays. Celui-ci semble aussi courir tous les risques de se retrouver dans le ravin malgré les promesses, les intentions et l’envie de croire. Bien évidemment, le contraire et le souhait de tous les Guinéens », a-t-il martelé avant de poursuivre :

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« Au regard de toutes ces douloureuses expériences, il serait absurde de poser l’avenir de la Guinée sous la forme d’une illusion de type : laisser l’armée nettoyer, les politiques viendront après comme si les faits historiques nous rassurent autant. En réalité, de façon consciente ou inconsciente, nous avons créé une mentalité rétrograde, un état d’esprit défaitiste dans notre pays c’est-à-dire le raccourci de la prise et l’exercice du pouvoir sans mandat légal et légitime. Cela signifierait qu’il suffit d’intégrer l’armée, s’organiser entre amis pour s’emparer du pouvoir. L’histoire de notre pays démontre suffisamment que l’échec d’une transition n’est que la reprogrammation d’une autre. Et le pire pour les populations, serait qu’elles soient plus disposées à applaudir, s’adapter, s’accommoder, que de changer le cours de l’histoire. Alors ce qui serait plutôt mieux à faire pour notre pays et que chacun soit à sa place et joue correctement son rôle dans le sens de l’intérêt général. Et pour cela, il faut rendre le pouvoir au citoyen, en lui donnant la possibilité de choisir les dirigeants auxquels il souhaite confier son destin. Ce mécanisme s’appelle élections libres, transparentes et inclusives. Et c’est cet idéal de réappropriation citoyenne du pouvoir qui a guidé l’esprit de tous les combats politiques des 20 dernières années en Guinée. Quoi qu’il en soit, aussi longtemps que notre pays n’aura pas une masse critique à travers un corps social instruit, conscient et engagé, ni les politiques, ni les militaires n’auront peur de faire ce qu’ils veulent des leviers dont ils disposent ou dont ils peuvent s’accaparer en dehors de tout cadre légal », a-t-il indiqué.

 

Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com

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