Brouillage des médias : « Aucune autorité n’a daigné nous dire pourquoi ces agissements » (Aboubacar Camara de l’URTELGUI)
Depuis plusieurs mois maintenant, des médias guinéens non les moindres, traversent une situation difficile due au brouillage des ondes mais aussi au retrait de certaines chaînes des bouquets Canal+ et Startimes. Une situation que regrettent plusieurs professionnels. Intervenant sur la question ce lundi chez nos confrères de Cavi TV, à quelques jours de la célébration de la Journée Internationale de la liberté de la Presse, le président de l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (URTELGUI), s’est dit surpris du silence coupable des autorités.
Face à la situation que de nombreux médias guinéens victimes de brouillage traversent ces derniers temps et les menaces sur la liberté de la presse, les associations de presse ont récemment écrit au chef de la Junte guinéenne. Dans cette lettre, elles demandent à rencontrer Général Mamadi Doumbouya pour parler des restrictions que subissent ces médias afin de trouver une solution définitive. Et pour Aboubacar Camara, c’est la meilleure façon de rapprocher les deux parties pour une transition apaisée.
« Aujourd’hui, la situation qui se passe en Guinée est une situation rocambolesque. Parce qu’on ne peut imaginer que depuis maintenant 6 mois, que des médias soient brouillés, mais aussi que ces médias soient retirés des bouquets de diffusion. Pour le brouillage, aucune autorité n’a daigné nous dire pourquoi ces agissements, alors que c’est une pratique qui éteint ces médias. C’est quand même grave », regrette Aboubacar Camara, qui appelle les entreprises de presse et les journalistes à la patience et au respect de l’éthique et de la déontologie :
« Aux médias brouillés, nous leur disons comme toujours, de mettre balle à terre. Y a du tort qui est causé puisqu’on ne connait pas les causes. Nous savons la souffrance dans laquelle ces médias se trouvent, mais de garder la confiance. Nous sommes en train de nous battre dans ce sens. Nous pensons que dans les jours à venir, le président de la transition va nous recevoir, le problème sera peut-être résolu. Aux journalistes de s’accoler au respect strict de l’éthique, de la déontologie et surtout de s’approprier du contenu de la loi 002 sur la liberté de la presse. Ma responsabilité sociale et sociétale du journaliste prime sur la pertinence de ce qu’il peut faire », martèle le président de l’URTELGUI.
Pour ce faire, Aboubacar Camara n’a pas manqué de message aux autorités de la transition.
« Aux autorités de faire en sorte qu’on ait cette table ronde qu’on a demandée. Qu’on vienne autour de la table, qu’on parle carte sur table avec tous les acteurs concernés pour que la Guinée sorte de ce bourbier qui n’a que trop duré. Le président doit revoir cela. J’en appelle à son sens de compréhension qu’il a toujours fait preuve d’ailleurs à travers la maison de la presse qu’il nous a donnée, on a demandé de rétablir la HAC, le lendemain il l’a fait. Donc, nous reconnaissons ces efforts du président. Mais depuis un certain temps, on ne sait pas puisque le pont est coupé. La lettre est au niveau du ministre Secrétaire général de la présidence. Il s’agit de faire en sorte que le président puisse recevoir la presse pour parler. Ce n’est que la Guinée qui gagnera. C’est au bénéfice du peuple de Guinée parce que la Guinée ne peut aller sans son gouvernement. Et ce gouvernement ne peut aller sans la presse. Et la presse est une étape indivisible », a indiqué le président de l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée chez nos confrères de Cavi fm.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com