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Conakry: des femmes étalagistes du marché Madina sur la route du niger déguerpies, leurs tables détruites

Des femmes vendeuses du grand marché de Madina sur la route du Niger ont trouvé leurs tables détruites ce mercredi, 23 août 2023. Un acte des autorités communales, qui ont décidé de déguerpir ces mères de familles pour permettre la fluidité de la circulation de ce côté, dit-on. Chose qui n’est du goût des concernées dont certaines parlent d’un acharnement.

Interrogée dans la foulée par notre reporter, Dame Aminata Sylla, étalagiste, a regretté cette situation avant de demander au président de la transition de leur trouver un nouvel endroit où aller. A l’en croire d’ailleurs, elles n’ont pas été averties pour ce déguerpissement.

« Ils sont venus gâter toutes nos tables. S’ils nous avaient averti, on allait venir prendre nos tables et c’est ici on cherche de quoi nourrir nos enfants. Aujourd’hui, je n’ai rien à manger avec mes enfants. Mamadi Doumbouya n’a qu’à nous aider pour qu’on puisse avoir de quoi nourrir nos enfants. Comment on va vivre maintenant à Conakry », a-t-elle martelé avant de laisser Adama Keita renchérir:

« On demande pitié de la part du président Mamadi Doumbouya. C’est ici on gagne de quoi nourrir la famille, c’est vraiment difficile pour nous maintenant. On n’a pas de maris et nos enfants ne travaillent pas », a-t-elle lancé.

Contrairement aux deux premières, Mabinty Camara , une autre vendeuse rencontrée sur les lieux, a laissé entendre que tout le monde avait été averti de libérer les lieux.

« Oui, ils nous ont prévenu. Mais pourquoi on n’a pas pu enlever nos tables? C’est parce qu’on n’a pas où les mettre. Les autorités ont raison de dégager les tables sur la chaussée parce qu’on est exposées à beaucoup de dangers ici. Si on a où rester, on ne doit pas rester ici. Ils ont raison parce que c’est nous qu’ils sont en train d’aider. On est là parce qu’on n’a pas le choix, on n’a pas où aller. En faisant cela, ils doivent normalement rénover le marché Madina pour nous permettre de quitter. Ils n’ont qu’à nous aider, y a des veuves parmi nous, nos maris ne travaillent pas et nos enfants aussi », a-t-elle lancé

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Chez des chauffeurs de taxis, ce déguerpissement est perçu comme une victoire, permettant de libérer cette route constamment prise d’assaut par des vendeuses.

« Chaque année, c’est comme ça ici. À chaque fois on dégage les occupants de la voirie mais après quelque temps, ils reviennent. Si tu as un programme sur ce tronçon, tu n’as pas le courage de venir parce que les femmes ont occupé toute la chaussée, empêchant les voitures de passer. Dans tout ça, tu touches à la marchandise de quelqu’un, c’est des injures automatiquement. Donc, c’est vraiment un ouf de soulagement pour nous les usagers, si toutefois que les autorités arrivaient à pérenniser cela, ça allait être une bonne chose, parce que de Avaria jusqu’à Constantin tu, peux faire environ deux heures », dit-il.

 

Bah Mohamed et Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com

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