Sélectionné pour vous :  Journée civique d'assainissement : Les marchés de Cosa et Matoto assainis par les autorités

Désinstallation du réseau internet VSAT de Djoma : « C’est surréaliste et méchant; des Guinéens utilisent des moyens de l’État contre d’autres Guinéens »

Décidément, c’est une descente aux enfers que le groupe de médias Djoma est en train de subir depuis un bon moment. Après le retrait de la télévision des bouquets Canal Plus et Startimes et l’interdiction aux fournisseurs d’internet d’offrir leurs services au groupe, l’Autorité de régulation des Postes et Télécommunications a procédé mercredi, 3 avril 2024, à une désinstallation du réseau internet VSAT, qui permettait jusque-là au média de se connecter pour pouvoir continuer à travailler malgré les restrictions.

Rencontré quelques heures après le passage de l’équipe de l’ARPT, Aboubacar Condé, directeur de l’information de Djoma médias a révélé quelques détails.

« Hier, c’était aux environs de 12 à 13 heures que nous avons reçu la visite d’une équipe de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications pour venir enlever un kit internet de Djoma médias. C’est le Starlink VSAT. Vous le savez, depuis le 6 décembre, quand nous avons été décrochés dans le bouquet Canal, d’autres mesures restrictives s’en sont suivies. Il s’agit notamment de l’interdiction formelle aux différents fournisseurs d’internet de connecter Djoma médias. Et puisque vous savez quand vous interdisez tout ce qui est normal à une structure, vous la poussez à faire ce qui n’est pas normal. Le fait qu’aucun fournisseur d’internet ne peut aujourd’hui nous pourvoir à cette denrée qui est aujourd’hui incontournable dans la vie des médias audiovisuels, nous avons trouvé un système VSAT qui nous permettait d’être connectés pour pouvoir continuer à travailler. Donc hier (mardi), contre toute attente, des agents de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications sont venus arracher ce seul matériel qui nous permettait de continuer à exercer notre travail. Celui d’informer les auditeurs, les téléspectateurs mais également les internautes », a-t-il indiqué.

Chose qui crée déjà d’autres complications au groupe de médias, frappé par d’énormes restrictions, ajoute notre interlocuteur.

Sélectionné pour vous :  Vente illicite de médicaments : Les 10 vendeurs arrêtés au marché Madina, condamnés à de lourdes peines à la CRIEF 

« Les conséquences, c’est la difficulté davantage liée au travail. Vous savez, quand on vous a décroché dans le bouquet Canal, quand on vous a interdit de couvrir les activités officielles, quand on a appelé les annonceurs de décrocher leurs différents spots chez vous, quand on vous a interdit l’internet, les conséquences, vous-même vous pouvez les deviner. Aujourd’hui, nous fonctionnons sans aucune possibilité d’engranger de l’argent afin de faire face à des différentes charges dont le média doit assurer pour son bon fonctionnement », a fait savoir Aboubacar Condé, qui rassure que ces agissements n’affecteront pas leur engagement pour maintenir le média en vie.

« Hier, on devrait tout arrêter mais puisqu’on dit que l’être humain doit se battre et la vie appartient à ceux qui se battent, nous allons continuer à nous battre. Nous avons trouvé une autre possibilité qui nous a permis de relancer certes effectivement mais très lentement nos différents programmes », a-t-il lancé avant d’exprimer sa colère contre ce qui arrive à cette entreprise de presse.

« Est-ce qu’on peut trouver une qualification à un tel acte? Mais c’est surréaliste, c’est méchant, c’est du cynisme. Des Guinéens utilisent des moyens de l’État contre d’autres Guinéens de cette manière. Ça dépasse tout entendement et surtout, c’est le silence coupable de la HAC, du ministère de l’Information et de la Communication. Toutes les démarches que nous avons entreprises jusqu’ici se sont rendues infructueuses. L’exécutif, le Premier ministre d’alors, l’actuel Premier ministre, la ministre de la Communication d’alors, l’actuel ministre de la Communication. Pratiquement, toutes les portes ont été tapées, mais jusqu’ici, aucune n’a accepté de s’ouvrir », s’est-il indigné.

 

Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com

Laisser une réponse
Share to...